• Las verdades de una subalternista Kristine Vanden Berghe

    Sobre Cartucho y Las manos de mamá, los dos libros hermanos que escribiera sobre la Revolución mexicana, Nellie Campobello afirmó que en ellos no hacía otra cosa que decir la verdad. Sin embargo, en ambos textos mezcla la realidad y la ficción de tal manera que genera dudas sobre si es más apropiado leerlos en clave literaria-ficticia o histórica-autobiográfica. En ellos la verdad no resiste a la comprobación empírica, sino que debe entenderse como una promesa de representar los hechos a partir de una perspectiva ideológica “verdadera”. Esta perspectiva es consecuentemente subalternista y la autora pinta al pueblo subalterno de tal forma que suscite simpatía hacia su causa.

    Lo logra en primer lugar gracias a sus elecciones formales, entre las cuales destacan la elipsis, el desorden narrativo y la parataxis. Demostramos que estos recursos estilísticos, acordes con el referente del discurso, allegan su obra al estilo primitivo y a la escritura errante, y emparentan su lenguaje con aquel del Antiguo Testamento y los corridos, pero también con la obra de Juan Rulfo de la cual es un antecedente importante.

    A generar comprensión hacia las personas subalternas contribuyen igualmente los retratos que les pinta en términos de afectos. La gente del pueblo, los jóvenes que entran en la Revolución y las personas que sufren hambre representan una comunidad emocional que se deja afectar y que “piensa con el corazón”. Contrasta con otra que, fría y racional, es integrada por quienes ejercen mal su autoridad.

    Entre los personajes de Campobello destaca una galería de mujeres — especialmente la narradora Nellie, su madre Rafaela y Nacha Ceniceros — que se retratan en función de su fortaleza y resiliencia, pero también de su espíritu de venganza y de su vitalismo. Este gusto por la vida y sus placeres apunta a la filosofía del vitalismo de Nietzsche, un filósofo bien conocido y muy leído en el México de su época.

    Los recursos estilísticos y los retratos de sus personajes desde el punto de vista de los afectos son los principales objetos del presente estudio que procura demostrar que en la obra de Campobello vienen estrechamente vinculados estilo e ideología, acciones y emociones, principios políticos y códigos éticos.

    Kristine VANDEN BERGHE es profesora titular de Lengua española y letras hispanas en la Université de Liège. Su investigación se enfoca en la literatura hispanoamericana de los siglos XX y XXI, con un énfasis en la narrativa mexicana y colombiana. Ha publicado artículos en numerosas revistas académicas y en esta serie “Littératures” ha editado con Catalina Quesada el volumen titulado El libro y la vida (2019) sobre la obra de Héctor Abad Faciolince; y, con Nicolas Licata y Yanna Hadatty Mora, Tradición y transgresión (2023), acerca de la escritora Guadalupe Nettel. Después de Homo ludens en la revolución (Iberoamericana/Vervuert/Bonilla 2013), este es el segundo libro que dedica a la obra de Nellie Campobello.

  • Contributions préparées pour le VIe colloque international de médecine vétérinaire antique et médiévale (Liège, 26-28 mars 2020) Textes rassemblés et édités par Marie-Hélène Marganne & Antonio Ricciardetto

    Le présent volume rassemble des contributions préparées pour le VIe colloque international de médecine vétérinaire antique et médiévale, qui aurait dû avoir lieu du 26 au 28 mars 2020 à l’université de Liège, si les mesures de confinement liées à la pandémie de COVID-19 n’avaient pas contraint à son annulation. Organisé autour du thème « Éditer, traduire et commenter les textes vétérinaires de l’antiquité et du moyen âge  », il a pour but d’étudier les modalités de la transmission des écrits vétérinaires. Les onze contributions qu’il rassemble illustrent les trois axes majeurs de l’édition scientifique : l’heuristique, à la recherche des manuscrits et des papyrus (A. Ricciardetto), et surtout l’ecdotique et l’herméneutique, avec plusieurs articles qui s’efforcent de reconstituer les sources d’un auteur ou d’une œuvre antiques, voire l’état de l’art vétérinaire à une époque donnée (V. Gitton-Ripoll, E. Beaujard), tandis que d’autres sont relatives à la lexicographie (M.-H. Marganne, M.T. Santamaría Hernández). Ces axes sont aussi représentés par les contributions consacrées aux textes de la période médiévale (M. Schwarzenberger, M. Pagano, A. Smets et B. Van den Abeele). Une attention particulière est accordée aux images qui, alors qu’elles donnent à voir directement l’animal, sa maladie et son soignant, sont généralement négligées dans les travaux sur l’histoire de la médecine vétérinaire (D. Gourevitch et F. Vallat, P. et L. Morpurgo).

    Comme le montre P.P. Koemoth dans ce qui restera son ultime article, la transmission des prescriptions et réceptaires peut parfois se perpétuer durant plusieurs millénaires, de l’Égypte pharaonique à aujourd’hui. C’est à la mémoire de ce regretté collègue, décédé en 2020, qu’est dédié le volume, qui inclut aussi l’In memoriam rédigé par S.H. Aufrère.

    Marie-Hélène Marganne est directrice honoraire du Centre de Documentation de Papyrologie Littéraire (CEDOPAL) de l’Université de Liège, où elle a enseigné la papyrologie littéraire, la paléographie grecque et la langue grecque jusqu’en 2020. À la fois philologue classique, papyrologue et historienne de la médecine, elle est l’auteur de nombreuses publications sur les papyrus médicaux, l’histoire de la médecine gréco-romaine et byzantine, le livre et les bibliothèques antiques. Initiatrice de l’édition électronique du Catalogue des papyrus littéraires grecs et latins du CEDOPAL (Mertens-Pack3), elle a créé la collection des Cahiers du CEDOPAL et celle des Papyrologica Leodiensia.

    Antonio Ricciardetto est chargé de recherche au CNRS, rattaché à l’UMR5189 HiSoMA (Lyon). Soutenue à l’Université de Liège, sa thèse de doctorat a porté sur des papyrus documentaires grecs de médecine. Poursuivant des recherches en papyrologie et en histoire de la médecine, il est l’auteur de nombreuses publications dans ces domaines, dont une édition de l’Anonyme de Londres, un papyrus médical grec du Ier siècle apr. J.-C. (Liège, 2014 ; Paris, 2016).

  • Polythéisme et paysages onomastiques

    Sylvain LEBRETON

    Dans le cadre de leurs cultes, les dieux et les déesses des Grecs reçoivent des épithètes dont le nombre et la diversité participent du caractère fondamentalement polythéiste du système religieux hellénique. Au cœur de cette richesse onomastique, qui caractérise nombre de divinités, Zeus est incontestablement le mieux doté, quantitativement aussi bien que qualitativement. Une telle abondance de dénominations constitue dès lors un moyen d'accès à une meilleure connaissance de la morphologie de Zeus, tout autant qu’un défi à sa cohérence en tant que puissance divine. C’est notamment le cas à Athènes, dont la documentation, un peu moins lacunaire qu’ailleurs, permet un examen systématique et contextualisé de l’ensemble des épithètes cultuelles du dieu. Une telle étude rend compte tant de la pluralité des domaines d’intervention de celui qui est entre autres 'Au-sommet’ (Epakrios), ‘Des-bornes’ (Horios), ‘Des-biens’ (Ktèsios) ou ‘Olympien’ (Olumpios), que de la multiplicité des logiques à l’œuvre dans ses modes d’action. Elle témoigne également de la place structurante de Zeus au sein du panthéon d’une cité dominé par Athéna, dont la position tutélaire est indéniablement soutenue par le déploiement des fonctions de son père.

     
  • Kernos 37

    90,00 

    Éditorial

    Actes du XVIe colloque international du CIERGA (partim) Des dieux, des jeux – et du hasard ?

    Vinciane PIRENNE-DELFORGE, Tychè en famille : généalogies et profil divin (Résumé/Abstract) Paulin MAILLARD, Aux origines des attributs de Tychè (Résumé/Abstract) Marco VESPA, Un tripot dans le sanctuaire ? Les skirapheia et le culte d’Athéna Skiras : une construction savante d’époque impériale (Résumé/Abstract) Véronique DASEN, Athéna en jeu. Actualité des débats antiquaires du XIXe siècle sur une partie de Pente Grammai dans la céramique grecque (Résumé/Abstract)

    Dossier : La notion de « polis-religion » à l’épreuve des normes et de l’autorité religieuse

    Vinciane PIRENNE-DELFORGE, Antoine CHABOD, En guise d’ouverture Carmine PISANO, The polis-religion in the mirror of exousia: sources of authority in Greek ritual norms (Résumé/Abstract) Paulin ISMARD, Des cultes en partage : les acteurs de la polis-religion (Résumé/Abstract) Antoine CHABOD, Ni magistrat, ni prêtre ? Les énonciateurs des lois entre normativité civique et pratiques rituelles en Grèce archaïque et classique (Résumé/Abstract) Emily KEARNS, ‘Learning my instructions, Orestes…’: who authorises worship in the Greek world? (Résumé/Abstract) Robert PARKER, Dionysus and polis religion (Résumé/Abstract) Nicole BELAYCHE, Autorités sacerdotales et expériences religieuses individuelles en Anatolie d’après des objets-stèles inscrits (Résumé/Abstract) Paul COURNARIE, La religion de l’appartenance. Normes rituelles, autorité et société dans les cérémonies d’accueil de l’époque hellénistique (Résumé/Abstract) Francesco MASSA, La polis-religion dans l’Antiquité tardive : une notion pertinente pour l’empire romain du IVe siècle de notre ère ? (Résumé/Abstract)

    Varia

    Roy VAN WIJK, Take me to the River: Sanctuaries, Connectivity, and Genealogy in Southern Boiotia and Euboia (800–300 BCE) (Résumé/Abstract) Evan VANCE, Apollo Patroios on Aegina (Résumé/Abstract) Kyle MAHONEY, The Arcadian Nymph Anthrakia and the Lignite Deposits of the Megalopolis Basin (Résumé/Abstract) Chris ATKINS, In a Dark and Glistening Land: Ritual Hexameters, Curse Tablets, and Sacred Rites in Classical Sicily (Résumé/Abstract)

    Chronique des activités scientifiques

    Epigraphic Bulletin 2021 Chroniques bibliographiques
  • Volume II Crossing Boundaries This book is the second in a series of volumes designed to provide a detailed overview of the New Kingdom hieratic materials preserved in various museums and public collections around the world. Each volume is arranged geographically and proceeds in alphabetic order—continent by continent and country by country. Volume 2 contains overviews (and case studies) of 13 European museums and collections, including the French National Library (BnF, Paris), the Louvre (Paris), the Museo Egizio (Turin), the Rijksmuseum van Oudheden (Leiden), and the Vatican Museums. The endeavour is directly connected to the interdisciplinary project Crossing Boundaries: Understanding Complex Scribal Practices in Ancient Egypt, a joint venture of the University of Basel, the University of Liège, and the Museo Egizio (Turin). Since 2019, the Crossing Boundaries project has targeted the rich papyro­logical materials from the village of Deir el-Medina (c. 1350–1050 BCE) held in the Museo Egizio, seeking to enhance our understanding of the scribal practices that lie behind the production of the texts from this community. The driving methodological motto of Crossing Boundaries has been to adopt a contextualized approach to these written documents. As progress was made on the Deir el-Medina materials, the need to develop a clearer picture of all the ­hieratic texts available from the same period quickly became evident, which is met by the present publication. Table des matières L’ouvrage complet est disponible en open access à l’adresse suivante : https://doi.org/10.25518/978-2-87562-432-1
  • Sous la direction de Valérie HENRY, Germain SIMONS et Dominique VERPOORTEN L’ouvrage présente différents obstacles qui empêchent, freinent ou… déclenchent l’apprentissage. Dans une perspective résolument constructive, il fournit des pistes pour mieux comprendre et aborder cet enjeu central du métier d’enseignant et de formateur. La première partie de l’ouvrage analyse des obstacles relatifs à l’interaction entre l’apprenant et le savoir. Ces « obstacles épistémologiques » (Bachelard, 1938) ou ces « bottlenecks » (Pace, 2017), inhérents à la construction de l’expertise disciplinaire, représentent des enjeux didactiques majeurs. La deuxième partie se penche sur des obstacles relatifs à l’interaction entre l’enseignant et l’apprenant, qui mettent en évidence l’activité enseignante et ses conséquences sur l’apprentissage. La troisième partie cible des obstacles dont la saisie doit s’envisager dans l’interaction avec un contexte spécifique. Ancré tant dans les didactiques disciplinaires que dans les sciences de l’éducation, l’ouvrage offre des contributions américaines, belges, brésiliennes, canadiennes, françaises, suisses qui abordent tous les niveaux d’enseignement, du primaire à l’enseignement supérieur. Il intéressera chercheurs en éducation, formateurs d’enseignants, concepteurs de prescrits (référentiels, programmes) et auteurs de manuels.
  • Sous influence

    30,00 
    Avec Jean-Pierre Bertrand édité par Laurent DEMOULIN, Justine HUPPE, François PROVENZANO et Denis SAINT-AMAND « Je voudrais également terminer en disant qu’il y a certes pour moi dans cette question de l’influence de l’intérêt intellectuel, littéraire, philosophique, vous ­l’aurez deviné. Mais il y a peut-être aussi de l’intéressement psychologique, affectif, social aussi (comprenne qui pourra) : c’est que l’influence — et la littérature nous l’enseigne au mieux — touche à notre identité, à ce dont nous sommes faits, à ce qui nous constitue au cours d’une existence, à savoir ce mixte et cette pluralité de voix qui parlent en nous, d’images qui nous façonnent, de conduites qui nous construisent, de modèles qui nous habitent. Occasion pour moi de saluer quelques-uns parmi vous ici présents qui ont immanquablement joué ces rôles d’influenceurs, qu’ils soient parents, amis, professeurs, collègues. » C’est par ces mots que, le 7 mars 2019, Jean-Pierre Bertrand terminait sa leçon inaugurale à la Chaire Francqui décernée par l’université de Namur, et consacrée à « L’influence en littérature », le grand chantier de recherche qu’il ouvrait alors. Son décès inopiné, en mars 2022, a laissé ce projet inachevé et nous a plongés dans un état de tristesse et de sidération. Ce volume voudrait rendre hommage à Jean-Pierre Bertrand et poursuivre ses réflexions, en reprenant avec lui les idées et les manières de faire auxquelles il nous a fait tenir. Les contributions ici rassemblées proviennent de collègues et d’ami·es qui l’ont connu, et ont voulu cultiver son influence. Sous forme d’influx, en s’inspirant de ses hypothèses de travail pour les mettre à l’épreuve de nouveaux terrains. Sous forme de reprises, en essayant de prolonger des pistes qu’il a ouvertes. Sous forme d’échos, en renouant les liens humains, toujours vivants, qui rendent son travail si personnel, et si attachant.
  • édité par Pierre OUTERS, Germain SIMONS et Anne-Catherine WERNER Cet ouvrage collectif a été réalisé en hommage à Daniel Delbrassine, chargé de cours honoraire dans les domaines de la didactique du français langue première et de la littérature pour la jeunesse à la faculté de Philosophie et Lettres de l’université de Liège. Le volume est divisé en deux parties. La première reprend huit textes rédigés par des collègues de Daniel, témoignages d’un ordre plus personnel qui démontrent le caractère riche et diversifié de la carrière et de la personnalité de celui-ci. La seconde partie propose dix contributions à vocation scientifique, en lien avec les centres d’intérêt professionnels de Daniel, ce qui explique la sous-division de cette partie en deux chapitres. Le premier est consacré à la littérature pour la jeunesse et le second à différentes didactiques disciplinaires : la didactique du français langue première, de l’histoire, de la philosophie et des langues modernes, disciplines que Daniel a côtoyées tout au long de sa carrière et pour lesquelles il a manifesté un vif intérêt.
  • Articles – Artikels Arnaud Amilien, Quand les motifs mythiques soulignent l’évolution d’un personnage. Le cas de Cyrus chez Hérodote Miriam A. Valdés Guía, El juicio por el Ática: Cecrópidas, Thriai y el voto femenino en Atenas arcaica Christian San José Campos, Ptolemy I and the West. Exemplifying an Unfinished Policy and the Creation of the Western Clause in Alexander’s Hypomnemata Paola Dardano, Strategie di traduzione nei testi biblici. I genitivi assoluti greci nelle traduzioni latine dei Vangeli Georgios Vassiliades, “Don’t Call Me a Monarch!” Truth and Authority in Tiberius’ recusatio imperii (Tacitus, Annales I, 7–13) Simon Lambert, Entre Μάρκος (Ἀντωνῖνος) ὁ φιλόσοφος et Divus Marcus. Étude de l’évolution de l’image posthume de Marc Aurèle et de la (re)construction du souvenir d’un philosophe Jean-Yves Strasser, L. Egnatius Victor Lollianus, de Sardes à Athènes et Nicomédie Mélanges – Miscellanea – Short Notes Marco Gemin, Animali selvaggi e fantastici nel Politico di Platone Fulvio Beschi, Nota a Ov., Am. I, 6, 23 Comptes rendus – Recensies – Book Reviews
  • Actes du colloque en l'honneur du 120e anniversaire de la naissance de Georges Simenon, dans le cadre du festival Le Printemps de Simenon, 8-10 mars 2023 Jean-Louis DUMORTIER (éd.)

    Printemps 2023. Liège fête le cent-vingtième anniversaire de la naissance de Simenon et l’Université s’associe aux festivités en organisant, sous la direction du professeur Benoît Denis, un colloque consacré à l’actualité d’un des romanciers majeurs du XXe siècle. Simenon a cessé d’écrire de la fiction à l’époque où s’opérait une mutation culturelle de grande ampleur, dont les manifestations affleurent dans ses derniers romans, mais la plupart de ses  histoires sont imprégnées par un esprit du temps aujourd’hui révolu. Cependant l’intérêt pour son œuvre faiblit beaucoup moins que celui que l’on prête à bon nombre de ses illustres contemporains. Cela tient, bien sûr, à un art de raconter de plus en plus dépouillé, concentré et tendu, propre à plaire à un lectorat friand d’une narration sans « graisse », elliptique, marquée au coin de la fatalité et laissant au lecteur une grande marge d’interprétation. Simenon a laissé une discrète descendance littéraire, mais ses émules ont le soin d’éviter que sa statue leur fasse trop d’ombre. La pérennité de son succès tient notamment à la célébrité du personnage du commissaire Maigret, très vite associé à la personne de son créateur, mais l’intérêt va grandissant pour la part de l’œuvre — quantitativement la plus importante — qui ne relève pas de la littérature « de genre ». L’actualité de Simenon tient aussi aux traductions et aux adaptations de ses romans dans maints pays et sous diverses formes artistiques, auxquelles s’ajoutent aujourd’hui des entreprises inédites de promotion muséographique : de très nombreux « passeurs » contemporains, moins soucieux d’une fidélité à la lettre des histoires que d’un rendu d’atmosphère ou de mentalité, trouvent dans la fiction simenonienne une source d’inspiration qui ne semble pas près de tarir.

    Jean-Louis DUMORTIER, professeur ordinaire honoraire de l’université de Liège, a dirigé de 1999 à 2014 le service de Didactique du français. Actuel directeur de la revue Traces, il a consacré à Simenon, entre 1985 et aujourd’hui, une vingtaine d’articles et trois livres.

  • Avant Hergé

    45,00 
    Étude des premières apparitions de bande dessinée en Belgique francophone (1830–1914) Frédéric PAQUES La plupart des livres traitant de l’histoire de la bande dessinée belge ne font que survoler rapidement l’époque pré-hergéenne. Partant de ce constat, le présent ouvrage dresse un état des lieux de la production d’art séquentiel entre 1830 et 1914 en Belgique francophone. Qui en étaient les éditeurs et créateurs ? À qui était-elle destinée ? Quelles en étaient les caractéristiques ? Et, en définitive, une « école belge » de bande dessinée existe-t-elle avant Hergé ? Pour répondre à ces questions, ce livre envisage les productions belges francophones dans leur diversité : du premier album édité en Belgique, Le Déluge à Bruxelles, aux planches satiriques de Félicien Rops, des pages politiques parues dans la gazette bruxelloise Les Corbeaux aux scénettes absurdes de jeunes artistes liégeois dans Caprice-Revue, des publicités narratives des magazines nationaux aux blagues enfantines de l’imagerie populaire Gordinne. Dans ce flot d’images, quelques auteurs se distinguent par leur maîtrise, leur originalité ou l’abondance de leur production, comme Auguste Donnay, Henri Cassiers, Victor T’Sas ou Georges Ista.
  • Ludic Images from Ancient Greece Véronique DASEN

    For two centuries, from the middle of the 6th century to the end of the 4th century BCE, hundreds of scenes of play were depicted on Attic and South Italian vases. They bring to life warriors, children, girls and boys enjoying a large variety of ludic activities—boardgames, ball games, hoop games, spinning tops and swings. This book explores how the experience of play can shed new light on the dynamics of Archaic and Classical Greek society, its norms, values and imagination. Vase-painters offer us a different way of thinking about youth, love, life passages, competition, performance, with a particular relation to luck and risk. This journey through ludic images begins in the Archaic period, with the depiction of two soldiers, heavily armed, relaxing in war, demonstrating their complicity, wisdom and strategic skills by playing a boardgame. It ends with children's entertainment in a festive setting in the late 5th and early 4th centuries BCE. Throughout this period, vase-painters praise the physical beauty of young men training to be the best in the gymnasium and of girls competing or exercising their agency to propitiate the gods for a happy wedding.

    This lavishly illustrated volume is based on the research carried out in the ERC Advanced Grant project Locus Ludi. The Cultural Fabric of Play and Games in Classical Antiquity, supported by the European Research Council. Véronique DASEN is Professor of Classical Archaeology at the University of Fribourg (CH) and member of the AnHiMA Centre in Paris (UMR 8210). Her research focuses on the anthropology of images and material culture in the Greek and Roman worlds.
  • Trois enquêtes Denis SAINT-AMAND De Madame de Genlis à Éric Chevillard, en passant par Balzac, les frères Goncourt ou Nathalie Sarraute, les écrivains mettent souvent le monde littéraire au centre de leurs fictions, actualisant des motifs tels que les découragements du jeune poète à la recherche d’un éditeur, les jalousies des pairs ou l’angoisse de la page blanche. Pariant sur le fait que ces récits contiennent un savoir spécifique sur l’activité littéraire et sur les conditions qui la rendent possible, le Groupe de Recherche sur les Médiations Littéraires et les Institutions (le Gremlin) a lancé et animé le projet de recherche « Figurations romanesques du personnel littéraire en France, 1800–1945 ». Cet essai témoigne des possibilités offertes par la base de données réalisée dans ce cadre, à la faveur de trois enquêtes liées à des questions qui se sont présentées durant cette recherche collective : la première porte sur la figuration des femmes de lettres au XIXe siècle, la deuxième sur les œuvres imaginaires (ces projets plus ou moins aboutis de livres dans le livre), la troisième sur les romans de l’échec littéraire.
  • L’envoi en possession en droit romain classique Adrian HÄUSLER Assurer la conservation de biens, faire pression sur un citoyen récalcitrant, punir un certain comportement, permettre l’exécution d’une prétention, voilà autant d’objectifs poursuivis par l’envoi en possession (missio in possessionem), une mesure emblématique du droit prétorien. Le présent ouvrage offre la première investigation complète sur une institution jusqu’ici souvent traitée de façon marginale dans la littérature juridique. D’abord conçue comme une saisie provisoire du patrimoine du débiteur dans le cadre de l’exécution forcée, la funeste mesure s’est assouplie et a investi l’ensemble de l’ordre juridique romain dans des domaines aussi variés que les droits des successions, de la famille ou du voisinage. Le recensement d’un large panel de sources, parfois regrettablement lacunaire, permet à l’auteur d’apporter un éclairage nécessaire sur l’existence et les modalités des différentes causes d’envoi en possession fixées ou non dans l’édit du préteur. À cet égard, une nouvelle reconstruction de portions de l’édit perpétuel se voit proposée. L’évolution de la terminologie juridique, la procédure applicable, les conséquences pour le débiteur ainsi que le régime de droits et d’obligations liant les parties durant l’envoi en possession font également l’objet d’une analyse approfondie. L’examen démontre que, malgré une grande diversité de cas d’application due au développement de la législation prétorienne et à la créativité des jurisconsultes, l’envoi en possession a maintenu un caractère uniforme en droit romain classique et constitue une institution fondamentale pour le fonctionnement de l’édifice judiciaire romain.
  • Zoé PITZ

    En Grèce ancienne, le sacrifice d’un animal domestique avait une portée alimentaire, mais était surtout un acte rituel destiné à interagir avec le monde supra-humain. Dans le cadre de sacrifices offerts par des particuliers, le choix de l’animal était généralement laissé au sacrifiant en fonction de ses moyens financiers. En revanche, pour les sacrifices accomplis dans le cadre de cultes officiels et publics, la sélection de l’animal faisait l’objet d’une réglementation stricte. Les normes rituelles constituent un corpus particulièrement adapté à l’étude des associations rituelles entre dieux et animaux : ces inscriptions produisent en effet de nombreuses prescriptions concernant les caractéristiques des animaux offerts en contexte public, comme leur espèce, leur sexe, leur âge, et même parfois leur couleur. Cependant, les règlements cultuels ne disent rien du fondement de ces choix. Quels étaient dès lors les critères qui justifiaient la sélection d’un animal plutôt qu’un autre pour une divinité donnée ? Cette question se trouve au cœur de l’ouvrage, qui entend ainsi contribuer à une meilleure compréhension des pratiques sacrificielles grecques à l’échelle panhellénique, mais aussi locale.

    Table des matières (PDF)
  • Despentes et la destruction de l’identité Louis-Thomas Leguerrier

    Ce livre aborde l’omniprésence du punk rock dans les romans de Virginie Despentes afin de montrer comment ceux-ci partent de la représentation du punk en tant que phénomène culturel et genre musical pour aboutir au punk en tant qu’expérience du langage, en tant que manifestation dans le langage de cette expérience que j’appelle la « destruction de l’identité ».

    Cette transposition d’une expérience musicale sur le langage et la production littéraire est analysée à partir de la figure du chantier littéraire, tirée du livre éponyme de Monique Wittig. Le chantier, cet espace où les choses existent à l’état de matériel pas encore formé, désigne ici une capacité à approcher le langage comme un matériel flexible, malléable, qui permet de déformer ce qui, dans tout discours, se présente comme déjà formé. C’est à partir de cette figure du chantier littéraire qu’est pensée, dans un premier temps, ce qui constitue le fond de la punk rock théorie, à savoir la conception du punk comme langage de la destruction. Le mot « punk », dans le chantier où travaille Despentes, se voit non seulement dépouillé de sa signification conventionnelle, il nomme aussi le projet consistant à envisager chaque chose à l’aune de la destruction du sens qu’on lui assigne habituellement.

    Le premier chapitre, « Dans le chantier de Virginie Despentes », explore les affinités entre la production esthétique de Despentes et cette figure du chantier littéraire. Les trois chapitres suivants déclinent ensuite les modalités par lesquelles le punk, chez Despentes, se fait langage de la destruction : la fluidité, la dichotomie et la révélation. Si la modalité de la fluidité met en scène la pacification (toujours provisoire et à refaire) des conflits et le brouillage des catégories identitaires au sein de l’espace utopique et sans contours ouvert temporairement par le punk, la modalité de la dichotomie se réalise dans le déploiement d’une langue où résonnent les sonorités de la lutte de classe et de l’affrontement entre des oppositions tranchées. La modalité de la révélation, qui concerne la réception individuelle et collective du punk comme expérience extrême, manifeste quant à elle l’axe vertical et transhistorique qui permet de propulser les modalités de la dichotomie et de la fluidité sur l’axe horizontal de l’histoire. Dans l’éclair d’une révélation qui fait table rase des identités, le punk tel que le conçoit Despentes donne accès ici et maintenant à une expérience préfigurant un nouveau contrat social, au sein duquel le fait de passer outre les catégories identitaires ne serait plus aveuglement devant la violence du monde, mais jubilation de la fluidité retrouvée dans un monde submergé par la puissance du King Kong de Despentes, qui représente le « chaos d’avant les genres […], au-delà de la femelle et au-delà du mâle, à la charnière entre l’homme et l’animal, l’adulte et l’enfant, le bon et le méchant, le primitif et le civilisé, le blanc et le noir (Despentes, King Kong théorie, 120-122) ».

    Louis-Thomas Leguerrier vit et enseigne la littérature à Montréal. Il a publié Entre Athènes et Jérusalem : Ulysse au XXe siècle, aux éditions Hashtag en 2019. Punk rock théorie est son deuxième livre.

  • La Questure

    49,00 
    Histoire d’une magistrature de la République romaine (264–27 av. J.-C.) Grégory Ioannidopoulos La vision traditionnelle de la questure, magistrature romaine dont les titulaires sont supposés n’avoir exercé que de basses fonctions financières et techniques, est toujours tributaire du désintérêt avec lequel les auteurs anciens en ont traité. Cette opinion fut encore renforcée par l’interprétation, à la fin du XIXe siècle, de Theodor Mommsen dans son maître ouvrage, Le Droit public romain (Römisches Staatsrecht) : jeunes gens sans envergure ni expérience, les questeurs n’auraient été que les auxiliaires d’autres magistrats, en premier lieu des consuls. Ainsi s’expliqueraient leur subordination et l’hétérogénéité, pour ne pas dire la confusion, de leurs fonctions. Depuis quelques décennies cependant, les institutions de l’Antiquité, notamment de la République romaine, ont fait l’objet d’un vaste mouvement de révision, dans une approche plus souple, aussi sensible aux évolutions et aux ruptures qu’aux permanences. Seule, ou presque, manquait encore au tableau la questure. Cet ouvrage s’inscrit dans cette vision contemporaine résolument diachronique, et a pour objectif de revoir la place de la magistrature à l’époque républicaine. La première partie porte sur la définition de la questure : à côté des aspects institutionnels (conditions d’éligibilité, place dans l’ordre républicain, entrée en fonction, etc.), on y trouvera l’étude lexicale de la titulature des questeurs. Ce travail était nécessaire, car jamais aucun exposé exhaustif étudiant, en contexte, la variété de leurs titres, n'a été réalisé à ce jour. L’apport de la riche tradition linguistique liégeoise en matière de bilinguisme gréco-latin fut ici mis à profit pour éclairer l’histoire à l’aune des textes. Ce souci philologique constitue d’ailleurs une des trames essentielles de cet ouvrage de prime abord historique. Le réexamen des fonctions des questeurs, dans la seconde partie, amènera la révision de l’interprétation que Theodor Mommsen avait donnée d'une charge qui, après deux siècles d'évolution (IIIe–Ier s. av. J.-C.), constituait un rouage essentiel des institutions du dernier siècle de la République, et assurait aux futurs dirigeants romains une formation diversifiée au contact des réalités du pouvoir. Grégory Ioannidopoulos est docteur en Langues et Lettres (2019) et collaborateur scientifique de l’université de Liège. Dans le cadre de ses recherches de thèse, il a notamment publié une contribution sur M. Aemilius Scaurus et P. Plautius Hypsaeus : Pompée et ses questeurs entre 67 et 61, mais également, en collaboration avec Alejandro Díaz Fernández, La questure sous les triumvirs et sous Auguste : transition d’une magistrature de la République au Principat.  
  • Roman noir et mémoire Álex Martín Escribá

    Ceci est un livre d'entretiens. Au nombre de onze, ils ont été menés auprès d’écrivains et de spécialistes de renom, des Français pour la plupart, ce qui ne doit rien au hasard. En effet, la France est non seulement un pays avant-gardiste en matière de roman noir en Europe, mais aussi une référence pour ce qui est des études théoriques, essentielles pour comprendre l’accueil fait aujourd’hui à ce type de littérature en Espagne.

    Sous le titre d’Interrogatoires, nous vous proposons des conversations agréables et détendues, mais aussi rigoureuses et exhaustives, qui intéresseront tout autant le public spécialisé que les passionnés du genre. Elles permettent notamment d’analyser les liens historiques qui existent entre roman noir et mémoire, mais aussi d’autres sujets comme les collections littéraires, les terminologies, les mouvements et les auteurs.

    Cet essai, construit à base de questions et de réponses, vise à montrer comment ce genre narratif réaliste et critique — comme le dirait Raymond Chandler — a été et reste un excellent vecteur d’investigation des problèmes de notre société.

    Àlex Martín Escribà (Barcelone, 1974) est professeur de Langue et Littérature catalanes et codirecteur du Congrès « Roman et Cinéma noirs » à l’université de Salamanque (Espagne). Essayiste et critique littéraire, c’est un spécialiste du roman noir. Depuis 2012, il dirige la collection « crims.cat » de la maison d’édition Clandestina.

  • Droit romain John Scheid, Imperium, ius et religiones. Pouvoir, droit et obligations religieuses dans la Rome antique Wim Decock, Usus theologicus pandectarum. Roman Law in Early Modern Christianity Elio Dovere, Intellectus fidei e ricerca storico-giuridica Jonatan Gebhardt, Christlich motivierte Kalumnieneide? Studien anhand von Just. C. 2.58.2.pr.‒1 und § 6‒8 (531) Anna Novitskaya, Ius dicere und verba praeire. Einige Anmerkungen über die Beteiligung der römischen Priester am Gerichtsverfahren der republikanischen Zeit Marlene Peinhopf, Sacerdos Martis damnatum liberet. Gedanken zu religiösen Normen in den rhetorischen Corpora Jacek Wiewiorowski, Christian symbolism in the insignia of the Notitia Dignitatum Federica Bertoldi, La cretio nelle fonti romane Michael Binder, Zur optionalen exceptio doli bei wechselseitigen Klagemöglichkeiten Stefan Schmatzberger, „Pyrrhussieg“ apud iudicem? Sachverlust trotz erfolgreicher Klage Droit chinois Geoffrey MacCormack, Offences Committed by Buddhists in Tang and Pre-Tang China (ca 300–907 CE). A Contribution to the Discussion of the Legal Relationship between the Buddhist Church and the Chinese State Chroniques Chronique de la rencontre de Budapest Gergely Deli, A Fresh Take on Roman Law, or New Perspectives on Certain Disputed Fragments Thomas Finkenauer, The Study of Roman Law in Germany András Földi, Reflections on the Mission (“Beruf”) of Romanists of our Time Aleksander Grebieniow, Teaching Roman Law in the 21st Century. Some Remarks from Warsaw Aldo Petrucci, Roman Law in the 21st Century. The Experience of the University of Pisa Javier Rodríguez Diez, Roman Law, ius commune and the Civil Code of Andrés Bello. Methodological Notes for Tracing the Sources Philipp Scheibelreiter, Gedanken zur Methode des Unterrichts im Römischen Recht in Österreich Philip Thomas, A Romanist Dilemma: Adapt or die? Jean-François Gerkens, The 80th Anniversary of the SIHDA on its 75th International Conference Francesco Saverio Tavaglione, Chronique de la 75e session de la Société Internationale Fernand De Visscher pour l’Histoire des Droits de l’Antiquité à Bruxelles XIIIe Prix International de droit romain Gérard Boulvert Ouvrages reçus par la direction
  • Selected Papers of Robert PARKER

    Robert Parker, Wykeham Professor emeritus of Ancient History at Oxford, is one of the leading contemporary experts on ancient Greek religion, as demonstrated by the various monographs he has published on the subject. Alongside books such as Polytheism and Society at Athens (2005), On Greek Religion (2011) and Greek Gods Abroad (2017), he has written dozens of articles that enrich his contribution to this field of study. The most important of them are here collected, with an updated afterword when necessary. The four headings that divide them up bear witness to their author’s ongoing concerns: Religion and Society, Divination, Sacrifice, and the close relationship between Gods and their Names. The collection ends with the outrageous ‘small god’ Priapos, who stood in image form in gardens and threatened thieves with a dire punishment inflicted by his giant phallos.

    Table des matières (PDF)
  • Grégory CORMANN (éd.) Préambule Jeremy Hamers, La protestation d'Aaron Bushnell I. L’Être et le Néant, suites immédiates 1945-1954 Robert Misrahi, Perspectives existentielles Grégory Cormann, Tout Sartre lu à travers Beauvoir : Robert Misrahi et l’existentialisme sartrien en 1945 Véronique Verdier, Robert Misrahi, sartrien à sa façon Gerhard Horst, Der Existentialismus bei Jean-Paul Sartre (1946) André Gorz, L’existentialisme de Jean-Paul Sartre Céline Marty, L’émergence de l’existentialisme marxiste Adnen Jdey, « À la fois antithèse et continuité. » Motifs et problèmes d’un chemin de pensée chez le premier Maldiney (1946-1954) II. Bibliographie III. Informations Colloque du GES Manuscrits et archives. Sartre et le théâtre. Bibliographie Activités sartriennes Nécrologie Théâtre Actualité de Sartre, Médias et Divers IV. Comptes rendus et recensions critiques
  • Volume I Crossing Boundaries This book is the first in a series of volumes designed to provide a detailed overview of the New Kingdom hieratic materials preserved in various museums and public collections around the world. Each volume is arranged geographically and proceeds in alphabetic order—continent by continent and country by country. Volume 1 opens with a complete overview of the New Kingdom hieratic material in the Egyptian Museum in Cairo, which is followed by overviews of 18 European museums and 3 North American collections. The endeavour is directly connected to the interdisciplinary project Crossing Boundaries: Understanding Complex Scribal Practices in Ancient Egypt, a joint venture of the University of Basel, the University of Liège, and the Museo Egizio (Turin). Since 2019, the Crossing Boundaries project has targeted the rich papyrological materials from the village of Deir el-Medina (c. 1350–1050 BCE) held in the Museo Egizio, seeking to enhance our understanding of the scribal practices that lie behind the production of the texts from this community. The driving methodological motto of Crossing Boundaries has been to adopt a contextualized approach to these written documents. As progress was made on the Deir el-Medina materials, the need to develop a clearer picture of all the hieratic texts available from the same period quickly became evident, which is met by the present publication. Table des matières
  • Images ludiques de Grèce ancienne Véronique DASEN

    Des centaines de scènes de jeu animent les vases attiques et italiotes pendant près de deux siècles, du milieu du VIe siècle à la fin du IVe siècle av. J.-C. Cet univers ludique peuplé de guerriers, d’enfants, de jeunes filles et de garçons, révèle une grande variété d’activités — jeux de pions, de balle, du porteur, cerceau, toupie, balançoires et planches à bascules... — qui apportent un éclairage nouveau sur la dynamique de la société grecque archaïque et classique, ses normes, ses valeurs et son imaginaire. Les peintres utilisent les scènes de jeu de manière métaphorique pour parler de la jeunesse, de l’amour, des passages d’âge, du goût de la compétition et de la performance, avec une relation particulière à la chance et au risque.

    Ce parcours dans les images ludiques débute à l’époque archaïque avec les plus anciennes représentations de jeu qui mettent en scène deux soldats, lourdement armés, qui se délassent à la guerre tout en manifestant leur complicité et leurs compétences stratégiques. Il se termine avec les divertissements d’enfants dans un cadre festif à la fin du Ve et au début du IVe siècle. Entre les deux se déploie la beauté physique des jeunes gens, s’entraînant à devenir les meilleurs au gymnase pour les garçons, tandis que l’adresse des filles vise à rendre propice un mariage sous le signe de l’émotion et de la joie.

    Ce volume richement illustré est issu des recherches menées dans le cadre du projet ERC AdG Locus Ludi. The Cultural Fabric of Play and Games in Classical Antiquity soutenu par le Conseil européen de la recherche.

    Véronique Dasen est professeure d’archéologie classique à l’Université de Fribourg (CH) et rattachée au Centre AnHiMA, Paris (UMR 8210). Ses recherches portent sur l’anthropologie des images et la culture matérielle dans les mondes grec et romain.

  • Comment les techniques d'enquêtes ont investi la presse jeu vidéo Boris Krywicki

    Dès sa création, la presse spécialisée en jeu vidéo est perçue comme le vilain petit canard du journalisme. Elle ne recèlerait qu'articles enthousiastes et rédacteurs décérébrés, trop aliénés par la fantasmagorie vidéoludique pour se montrer critiques. Pourtant, ces dernières années, les médias dédiés et généralistes ont révélé les scandales glaçants qui gangrènent le milieu professionnel du jeu vidéo : harcèlement sexuel, conditions de travail délétères, dysfonctionnement des écoles, licenciements abusifs… D’autres publient de fascinants portraits de joueuses, des reportages fouillés, des interviews de créateurs éclairantes. Alors, à quand remonte la première enquête liée au jeu vidéo ? Comment les rédacteurs passionnés ont-ils troqué le rêve pour les faits d’intérêt général ? D’où vient leur motivation à pratiquer le journalisme d’investigation ? Fort de l’analyse de 771 articles, étalés sur 37 années et parus dans 19 médias, ce livre retrace la généalogie des techniques d’enquête au sein de cette presse spécialisée. Il donne surtout la parole à 14 de ses journalistes pour comprendre leur vision de leur pratique, de ­l’industrie qu’ils couvrent et de ses travers. Devenus économiquement et artistiquement incontournables, les jeux vidéo nécessitent, comme toutes les sphères culturelles, des reporters pugnaces. Tels des Albert Londres du numérique, ces hommes et femmes portent la plume dans la… Play.

  • Du dissensus en poésie moderne et contemporaine Lénaïg Cariou et Stéphane Cunescu (dirs) en hommage à Martine Créac’h

    Ce volume se propose d’interroger la propension de la poésie à se dresser contre elle-même. De l’émergence de la modernité poétique jusqu’à l’extrême contemporain, la dynamique du contre s’insinue dans un grand nombre de discours réflexifs et de pratiques, appelant sans cesse la poésie à reconfigurer ses formes et ses frontières. Les articles ici rassemblés illustrent la variété des stratégies et des dispositifs employés par les poètes pour réitérer, transformer ou dépasser la « haine de la poésie » énoncée par Bataille, et qu’ont repris à leur compte nombre de poètes — qu’elle soit « haine » du lyrisme ou de la « niaiserie poétique », refus institutionnels et génériques, ou affrontements idéologiques. Autant de manières de mettre en évidence la façon dont la poésie résiste et se redéfinit au contact de ces questionnements, qu’ils soient esthétiques, politiques, ou philosophiques.

    Plutôt que d’analyser l’histoire de la poésie des dernières décennies comme une progression, ou une évolution, allant de la poésie, à la « post-poésie » en passant par la re- ou néopoésie, d’un avant fantasmé à un après nécessairement artificiel, cette somme propose la notion de dissensus comme prisme d’analyse des phénomènes d’invention, d’opposition, de co-création et de dispersion en poésie ces dernières décennies. Si cette réflexion s’ancre dans un contexte francophone, il s’agit pourtant d’élargir ici « la-question-dela-poésie » à un corpus comparatiste, qui la décentre et la complète.

    Avec des textes de : Milena Arsich, Pierre Bayard, Vincent Broqua, Lénaïg Cariou, Stéphane Cunescu, Jacques Demarcq, Nassif Farhat, Adel Habbassi, Pauline Hachette, Antoine Hummel, Laure Gauthier, Anne Gourio, Pamela Krause, Lisette Lombé, Solène Méhat, Michèle Métail, Philip Mills, Coral Nieto-Garcia, Stéphane Nowak, Anne-Christine Royère, Lionel Ruffel, Mireille Séguy, Nicolas Servissolle, Pierre Vinclair.

    Lénaïg CARIOU (Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis – Paris Cité) est chercheuse, traductrice et poète. Elle prépare une thèse sur le travail du poète Emmanuel Hocquard et de la maison d’édition Orange Export Ltd.

    Stéphane CUNESCU (Université de Liège – Paris 8) est chercheur et éditeur. Il prépare une thèse sur les formes poétiques et les pratiques contemporaines dans l’oeuvre de Franck Venaille.

  • Sous la direction de Patrick ROY, Christian ORANGE, Marie-Noëlle HINDRYCKX Depuis plusieurs décennies, les recherches participatives occupent une place importante dans différents domaines de connaissance, en particulier dans les sciences de l’éducation où elles se déclinent en une très grande diversité d’approches : recherche collaborative, recherche-action, Lesson study, ingénierie didactique coopérative, etc. Les spécificités liées à leurs paradigmes de référence, leurs finalités, leurs modalités opératoires, leurs savoirs, ainsi qu’aux postures et rôles auxquels doivent s’acquitter les acteur·rices lors de leur mise en œuvre, font en sorte qu’elles présentent un caractère hétérogène et polysémique. Si l’importance des recherches participatives pour la coconstruction des connaissances et le développement des compétences professionnelles des acteur·rices fait consensus dans la communauté scientifique, il n’en demeure pas moins que se pose le problème de leurs apports à l’ensemble d’un système éducatif. En particulier, il nous semble nécessaire, au-delà des connaissances et compétences professionnelles qu’elles permettent de développer, de s’interroger sur les savoirs — partageables au-delà du groupe qui les a produits et pouvant donner lieu à des analyses critiques secondaires — que peuvent produire ces recherches. Ce numéro thématique est le fruit d’une réflexion collective issue d’un symposium qui s’est tenu dans le cadre des Rencontres du Réseau international francophone de Recherche en Éducation et Formation (REF) à l’ Université Toulouse Jean-Jaurès, du 8 au 11 juillet 2019. Ce symposium, qui avait pour but d’identifier les conditions pour qu’une recherche collaborative dépasse les seuls enjeux de la formation et de la production du savoir scientifique, s’inscrivait dans la continuité de symposiums antérieurs, depuis 2011, sur les relations entre recherches, pratiques et développement professionnel des enseignant·es de sciences et de mathématiques.
  • Trajectoires professionnelles d'auteurs à Angoulême Sylvain Aquatias
    avec la participation d’Alain François

    Les albums de bandes dessinées ont envahi les rayons des librairies et les médias annoncent tous les ans des ventes records. Mais qu’en est-il de ceux qui réalisent ces albums ? Comment sont-ils devenus auteurs de bande dessinée ? Où se sont-ils formés ? Vivent-ils de leur art ? Si le titre de l’ouvrage laisse peu d’illusions sur la réponse finale à cette dernière question, c’est en suivant quarante-quatre artistes habitant Angoulême ou ses environs, depuis leurs premiers dessins jusqu’à leur carrière actuelle, que l’on pourra comprendre comment se construisent les carrières professionnelles des auteurs de bande dessinée. Arpentant les pavés angoumoisins pendant trois ans, le sociologue et son complice ont essayé de décrypter les logiques de création, de publication et de rétribution des auteurs de bande dessinée, contribuant à la fois à une meilleure compréhension de leurs conditions de vie, mais aussi, plus largement à des questions tenant à la socialisation, aux modes de travail, au fonctionnement des réseaux et à la transformation des statuts des artistes de bande dessinée.

    Sylvain AQUATIAS est sociologue, chercheur au Groupe de REcherches Sociologiques sur les sociétés COntemporaines (GRESCO) à l’université de Limoges. Il fait partie du comité de rédaction de la revue Comicalités et a déjà publié de nombreux articles sur la bande dessinée.

    Alain FRANÇOIS est chercheur en histoire visuelle contemporaine et photographe. Il anime le blog Bonobo.net et préside l’association Le Portillon, réseau d’artistes plasticiens

  • Eigensinn 2

    19,00 
    Eigensinn (Études rusées sur les lieux communs), 2 (2023) : Saintes Caroline GLORIE, Justine HUPPE (dir.) Éditorial Clovis Maillet, Transpaternité sainte : Saintx Marin et Theodorx Katia Boissevain, « Sayyda Mannûbiya : Sainte controversée de Tunis », entretien mené par Marta Luceño Moreno Laetitia Ogorzelec, La fabrique d’une « sainte » à l’ère de sa reproductibilité technique Marina Rougeon, Au cœur de la gira. Photographier les filles de saint, matérialiser l’invisible Florence Andoka, Extrait de Perpétuelle félicité Anne Monjaret, Catherine, progressiste ou conservatrice ? Inmaculada Rodríguez-Cunill, De l’immonde au divin. Transits à travers le fumier moral Laurent Busine, La femme appelée « Marie Madeleine » Louise Van Brabant, Regarder comme une fille. Jeanne d’Arc au cinéma, une histoire de révolte & de regards Anne Boyer, Extrait de Celles qui ne meurent pas Bibliographie sélective  
  • Traduction et illustrations de René Bour présentées par Justine Houyaux Depuis leur première parution en 1865, Les Aventures d’Alice au pays des merveilles ont été analysées au prisme de tous les champs de recherches, de la narratologie à la psychanalyse, en passant par la philologie ; elles ont également donné leur nom à une condition neurologique et ont servi d’allégorie à la physique quantique. Elles ont été adaptées, déconstruites, reconstruites, passées à la moulinette du postmodernisme, de la science-fiction, et de la parodie — et surtout, elles ont été traduites, retraduites, illustrées, et réillustrées. La « traductillustration » qui nous occupe est unique : son traducteur, René Bour (1908–1934), en a également livré les illustrations, dans une poussée créative simultanée et symbiotique. Disparu à l’âge de vingt-cinq ans, René Bour était jusqu’à il y a peu une énigme. Son Alice, publiée à titre posthume en 1937, était malheureusement devenue une curiosité que l’on ne pouvait plus se procurer que chez les vendeurs de livres anciens ; la voici aujourd’hui présentée dans une nouvelle édition accompagnée d’un appareil critique inédit en trois parties. Le premier volet s’intéresse aux premières traductions d’Alice de 1869 à l’entre-deux-guerres et à son adoption par les surréalistes. L’essai dédié à René Bour s’attache à lever une partie du mystère sur son histoire et à remettre son remarquable héritage artistique à la place qui lui revient dans l’histoire non seulement de la réception française de Lewis Carroll, mais aussi dans celles de la traduction et de l’illustration. Enfin, la troisième partie propose des pistes de réflexions sur le texte lui-même, lesquelles se prolongent dans les annotations qui apparaissent au fil des pages. Le texte de Bour est fantaisiste, jubilatoire ; parfois, aussi, un peu précieux, mais on le lui pardonnera au regard de sa créativité, et du bonheur procuré par les inventions graphiques qui l’accompagnent. L’innovation dont fait preuve René Bour dans son entreprise carrollienne est d’autant plus saillante qu’elle nous propose en filigrane un aperçu de l’espace liminal entre le rôle du traducteur et celui de l’illustrateur, qui se penchent sur un texte où mots et images se répondent, et où les deux rôles sont en l’occurrence endossés par un seul et même artiste.
  • En hommage à Patricia Willson Céline LETAWE et Christine PAGNOULLE (dir.) Vouloir-Traduire, « translaturire », ce néologisme cher à Patricia Willson exprime l’élan qui anime son activité d’écriture et d’enseignement. Rédigés par des collègues, des ami·es et des disciples, les dix-neuf chapitres de ce volume illustrent cet engagement, directement ou par ricochet. Au centre du recueil, des traductions de trois textes tirés de Página impar nous font entendre (en anglais et en français) comment Patricia Willson conçoit la traduction. Toujours, en tout cas, engagée (l’espagnol dit « compromise ») dans le siècle. Les trois premiers chapitres du volume témoignent de ce qu’elle a réalisé à Buenos Aires. Les deux suivants proposent des réflexions traductologiques sur des situations impliquant des tensions politiques. Dans la seconde moitié du livre, chaque chapitre est relié à la traduction d’une œuvre. Tantôt il s’agit de commentaires sur une ou plusieurs traductions existantes, tantôt de traductions inédites. Certains combinent les deux, comme ce fascinant chapitre qui propose des extraits du journal d’un traducteur. Le dernier chapitre, traduction française d’un entretien avec un traducteur militant allemand, est à la fois un point d’orgue et une synthèse de ce qu’apporte le passage par la traduction. Céline LETAWE est docteure en Philosophie et Lettres et titulaire d’un DES en Traduction. Elle est enseignante-chercheuse à l’université de Liège, où elle enseigne la traduction allemand-français. Christine PAGNOULLE enseignait les littératures anglaises et la traduction à l’université de Liège. Elle reste active en tant que militante, critique littéraire, éditrice et traductrice. Elles sont membres du CIRTI, le Centre Interdisciplinaire de Recherche en Traduction et en Interprétation.
  • Une illustration des interactions entre le droit fiscal et le droit des personnes morales Sabine GARROY Préface de Marc Bourgeois Postface de Nicolas Thirion Comment les revenus des entreprises sociales sont-ils traités par le droit fiscal belge ? Tel est l’objet principal du présent ouvrage. Les entreprises sociales ont ceci de particulier qu’elles se livrent à une activité économique tout en poursuivant une finalité sociale et en mettant en œuvre une gouvernance inclusive. À suivre certaines instances internationales (Union européenne et Organisation de coopération et de développement économiques), favorables au développement et à la pérennité de ces entreprises, ces dernières ne devraient pas être taxées comme les autres entreprises, dans la mesure où une telle charge fiscale pourrait, à long terme, menacer leur viabilité. Suivant ce postulat, pour favoriser l’expansion de l’entrepreneuriat social, le régime de fiscalisation des revenus devrait assurer à l’ensemble des entreprises sociales une charge fiscale moindre par comparaison avec celle pesant sur les autres entreprises. Il convient de vérifier si le système juridique belge est en adéquation avec ce postulat. Pour procéder à cette vérification, une démarche de type historique est privilégiée. Dans un premier temps, tourné vers le passé et le présent, une analyse généalogique tend à répondre à la question suivante : un cadre fiscal cohérent, valable pour toutes les entreprises sociales, et approprié, en tant qu’il aboutit systématiquement à une pression fiscale moindre sur les revenus de ces dernières, a-t-il été ou est-il, à l’heure actuelle, garanti en droit belge ? La réponse à cette question se révélant en fin de compte négative, il s’agit, dans un second temps, ouvert sur l’avenir, de répondre à une seconde question : puisqu’un cadre fiscal approprié et cohérent n’existe pas, pourrait-il être mis en place et, dans l’affirmative, selon quelles modalités ? Chemin faisant, ces questions, de prime abord circonscrites, en croisent d’autres, plus larges, en particulier celle des rapports qu’entretient le droit fiscal avec les autres branches du droit, notamment celle dédiée aux personnes morales. L’étude permet même d’affronter et de déconstruire l’un des mythes les plus enracinés de la culture juridique continentale : celui de la rationalité du législateur. Le sujet, apparemment technique, révèle ainsi le fonctionnement de quelques-uns des rouages les plus éprouvés de la machine juridique. Sabine GARROY est docteur en droit. Depuis 2021, elle est professeur de droit fiscal à l’université de Liège. Cet ouvrage est une version légèrement remaniée et mise à jour de sa thèse de doctorat.
  • Jean-Louis Dumortier (éd.)

    Il n’est d’imposture que découverte. Qui ne s’avise pas d’avoir été trompé ou de s’être abusé lui-même — sur ce qu’il vaut, sur ce qu’il peut — n’éprouve pas de sentiment d’imposture. Vogue sa galère sur une mer dont il ignore les dangers ! Mais que survienne la tempête d’une prise de conscience…

    Ces soudaines levées de la houle, ces vagues de désillusion qui déferlent, qui font perdre le cap et craindre le naufrage, Simenon les a tant racontées que l’on peut se demander — quand on sait la vertu thérapeutique de ses « transes » romanesques — s’il n’est pas obsédé par l’imposture, par le risque de la perte d’identité dans une mascarade quasi universelle, dans un tourbillon d’apparences à l’agitation duquel, plus ou moins délibérément, il contribue lui-même en se mettant en scène. Sa quête inlassable de « l’homme nu », la fascination qu’exerce sur lui la figure du clochard, radical du dépouillement, exhibitionniste du rejet des apparences dignes, ne sont-elles pas des symptômes d’une angoisse de s’égarer dans un monde de faux-semblants paré du nom de société, dans un jeu de dupes dont il ne parvient pas à tirer son épingle ?

    Telle est en tout cas la piste de recherche qu’ont suivie celles et ceux qui ont contribué à ce volume de Traces. En s’attachant pour la plupart à interpréter un seul roman comme une variation sur le thème de la découverte de l’imposture, en interprétant l’œuvre choisie selon des perspectives assez différentes les unes des autres, mais en veillant à illustrer l’art subtil d’un romancier qui donne plus à comprendre qu’il n’en dit, les autrices et les auteurs ont abondamment documenté un sujet qui ne renouvelle peut-être pas les études simenoniennes, mais qui, assurément, n’a pas encore été approfondi.

    Jean-Louis DUMORTIER, professeur ordinaire honoraire de l’Université de Liège, a dirigé de 1999 à 2014 le service de Didactique du français. Actuel directeur de la revue Traces, il a consacré à Simenon, entre 1985 et aujourd’hui, une vingtaine d’articles et trois livres.

  • Ensayos críticos sobre la obra de Guadalupe Nettel Nicolas Licata, Yanna Hadatty Mora, Kristine Vanden Berghe (eds.)

    Cuerpos y comportamientos al margen de las normas, relaciones humanas insólitas, animales extrañamente parecidos a nosotros, cosmopolitismo, apertura hacia el otro, son algunas de las marcas diferenciales de la obra de Guadalupe Nettel (Ciudad de México 1973), cuyo centro lo constituyen las excentricidades. ¿Pero puede transgredirse una y otra vez la tradición sin generar una nueva, dentro de la lógica de la “tradición de la ruptura” de Octavio Paz, uno de sus escritores predilectos? Esta pregunta no es sino uno de los hilos conductores de este libro colectivo.

    Nettel es una de las escritoras mexicanas e incluso hispanoamericanas más afamadas del momento. Traducida a dieciocho idiomas, no deja de acumular premios y distinciones (inter)nacionales. Con ocasión del trigésimo aniversario de Juegos de artificio (1993), su ópera prima, ocho investigadores e investigadoras provenientes de ambos lados del Atlántico proponen en diálogo un análisis crítico del conjunto de su obra, e inclusive, de su papel como gestora cultural. Los ensayos aquí reunidos abordan, entre otros temas, la evolución en su práctica del cuento, su particular estilo de combinar lo freak y lo abyecto, la rica dimensión intertextual de su narrativa, el móvil de los afectos en sus personajes, los lazos entre su discurso y el de Paz, su gestión en la dirección de la Revista de la Universidad, su representación de Francia y de los franceses, las traducciones de sus libros. Todo ello se complementa con una bibliografía de lo que ha escrito y se ha escrito sobre ella, así como con una larga entrevista concedida por la propia autora para este volumen. Tradición y transgresión se asume como una aproximación innovadora a una de las personalidades más notables de las letras mexicanas actuales, pero también como una invitación a proseguir los debates que su obra suscita.

    Nicolas LICATA es investigador posdoctoral en la Universidad Nacional Autónoma de México y colaborador científico en la Universidad de Lieja. Es especialista en literatura hispanoamericana, en particular argentina y mexicana, de los siglos XX y XXI.

    Yanna HADATTY MORA trabaja en el Instituto de Investigaciones Filológicas de la Universidad Nacional Autónoma de México. Sus intereses van de las vanguardias literarias a la literatura latinoamericana del siglo XXI.

    Kristine VANDEN BERGHE es catedrática en la Universidad de Lieja donde enseña letras hispanoamericanas. Se interesa especialmente por las relaciones entre literatura, historia y política en la prosa mexicana y colombiana.

  • Rémi Cayatte, Audrey Tuaillon Demésy et Laurent Di Filippo (dirs)

    Cet ouvrage pluridisciplinaire réunit les contributions de douze chercheurs et chercheuses s’inscrivant dans le champ des études universitaires sur les jeux. Il est centré sur les manières dont différents imaginaires contribuent à la construction de mondes du jeu (vidéo, de rôle, sportif, etc.) et aborde comment les mécanismes temporels participent à la structuration et à l’appropriation d’expériences ludiques. Les douze chapitres de cet ouvrage sont organisés autour de deux axes principaux. Dans une optique principalement narrative, le premier s’intéresse aux contenus des jeux, aux temporalités intradiégétiques ainsi qu’aux spécificités relatives à leurs mises en scène. Quant au second, il se situe dans une perspective davantage ancrée en sciences sociales et s’intéresse aux pratiques ludiques et aux dimensions temporelles qu’elles permettent d’expérimenter. Entièrement dédié aux questions temporelles et à la manière dont elles sont véhiculées par et dans des imaginaires ludiques, ce volume place au coeur de son propos des réflexions qui demeurent encore à la marge des recherches en sciences du jeu.

    Rémi CAYATTE est docteur en Sciences de l’information et de la communication, maître de conférences en SIC à l’université Toulouse III. Ses recherches portent sur les notions de communication, d’agentivité et d’expressivité dans les systèmes de jeu et plus largement dans les dispositifs d’interaction.

    Laurent DI FILIPPO est docteur en Sciences de l’information et de la communication et en études scandinaves et maître de conférences en SIC à l’université de Lorraine. Ses recherches portent sur la réutilisation des mythes nordiques et de l’imaginaire viking dans les médias contemporains, ainsi que sur les rapports entre jeux et faits religieux.

    Audrey TUAILLON DEMÉSY est docteure en sociologie, professeure en STAPS à l’université de Franche-Comté (laboratoire C3S). Ses travaux portent sur les cultures alternatives (sports subculturels, reconstitutions historiques, culture punk) et les imaginaires, notamment du temps, qui les entourent.

  • Raymond M. Lemaire, expériences pionnières entre principes et pratiques Claudine HOUBART

    Les années 1960 constituent une période clé dans l'histoire de la conservation du patrimoine bâti. Au-delà de la notion de monument historique, héritée du XIXe siècle, des expériences et réflexions dessinent les contours de la réhabilitation des quartiers anciens, à l’initiative, notamment, du Conseil de l'Europe. La portée de ces initiatives, qui conduiront à un changement d'attitude radical à l'égard de ces quartiers passant du statut de taudis à celui de modèle, s'étend rapidement au-delà du Vieux Continent, notamment par le biais du Conseil international des Monuments et des Sites (ICOMOS), fondé en 1965. Le Belge Raymond M. Lemaire (1921-1997) est un acteur important de cet épisode. Après des débuts consacrés à la récupération des œuvres d'art pillées lors de la seconde guerre mondiale puis à la restauration monumentale, sa carrière prend un tournant international lorsqu'il participe au congrès de Venise (1964) et devient, l’année suivante, le premier Secrétaire général de l'ICOMOS. À ce titre, il participe aux débats initiés par le Conseil de l'Europe tout en menant plusieurs opérations de réhabilitation en Belgique, notamment à Louvain, Bruxelles et Bruges. Basé sur une importante recherche en archives, en particulier au sein du fonds légué par Raymond Lemaire à la KU Leuven, ce livre aborde cet épisode de l'intérieur. Loin d'une posture hagiographique, il met en lumière la complexité des processus et les multiples acteurs impliqués dans la formulation de principes internationaux comme dans la concrétisation de projets de terrain. L’ouvrage est composé de deux parties complémentaires. La première retrace, en parallèle, le parcours de Raymond Lemaire de l’archéologie à l’urbanisme, et l’émergence de la conservation intégrée; la seconde s’attache à trois études de cas bruxelloises dans une perspective micro-historique. Tout en éclairant un moment peu étudié de l’histoire de la conservation urbaine et en offrant une première biographie de Raymond M. Lemaire, cet ouvrage veut également susciter la réflexion sur la construction et l’usage des principes et doctrines dans le champ du patrimoine.

    Claudine Houbart est architecte, historienne de l’art et titulaire d’un master spécialisé en conservation-restauration. Elle a consacré son doctorat (KU Leuven, 2015) à l’œuvre de R.M. Lemaire dans le domaine de la réhabilitation urbaine. Au sein du groupe de recherche DIVA (ULiège), elle consacre ses recherches à l’histoire et aux théories contemporaines du patrimoine.  
  • Kernos 36

    50,00 

    Éditorial

    Études

    James ROY, The Myth of Areïthoos Korynetes and Related Cult in Arkadia (Résumé/Abstract) Ioannis MYLONOPOULOS, Better Late Than Never! Asklepios’ Arrival(s) in Athens (Résumé/Abstract) Rebecca VAN HOVE, Gods Set in Stone: Theoi Headings on Greek Inscriptions (Résumé/Abstract) Alcorac ALONSO DÉNIZ, Les mois Φυλαῖος à Lisos et Φυλαιών à Iasos, le culte des tribus et le rôle des groupes civiques dans quelques fêtes grecques (Résumé/Abstract) Kent J. RIGSBY, Ephesian Artemis and Initiation (Résumé/Abstract) C.A. FARAONE, Two Fragmentary Greek Magical Recipes (GEMF 51.74-94 and 9.8-21) and the Handbook Traditions They Display (Résumé/Abstract)

    Chronique des activités scientifiques

    Epigraphic Bulletin 2020 Chronique archéologique Chroniques bibliographiques
  • Studies in the Epicletic Language of Hellenistic Honours Stefano G. CANEVA

    This book focuses on the contribution of epithets and compound denominations to the definition of the religious figure of sovereigns and other political leaders in the Hellenistic world, from Philip II and Alexander III to Kleopatra VII and the beginning of the Roman Principate.

    Questions and methodologies related to the political history of the Hellenistic Mediterranean are combined with the results of recent studies in the functioning of the Greek epicletic system to provide a fresh reassessment of the entanglement between honorific practices and the religious life of Hellenistic communities, from continental Greece to Egypt, from Syracuse to Bactria. Reconsidering the relationships between honours and religion also implies reversing the question of the influence of Greek religion on Hellenistic ruler cults to explore how a new tradition of ritual encounters between human power and the divine sphere may have impacted post-classical developments in Greek polytheism.

    Table des matières (PDF)
  • Anne Boissière Cet essai entend mettre au jour et dénoncer la tendance dominante à théoriser le jeu à partir des règles, et à organiser les approches autour de dualismes non questionnés, au premier chef du game et du play. Une telle structuration ne s'impose qu’à exclure ou mépriser une phénoménalité pourtant décisive, celle qui engage l’expérience corporelle et spontanée du jeu, et dont l’enfance pourrait être le nom.

    Le geste philosophique consiste ici en une ré-appropriation de cette part vivante du jouer, d’autant plus précieuse qu’elle peut faire défaut. C’est sur fond de cette absence qu’est introduite la conceptualité du pathique : jouer est une activité irréductible, distincte de la connaissance et de la technique. S’y révèle une liberté sensible, liée au mouvement et à la spatialité, qui n’a pas d’équivalent.

    Opter pour le vivant du jeu, c’est mettre l’accent non sur la maîtrise mais sur l’être-saisi, non sur les règles mais sur le rythme, non sur la compétition mais sur les chants et la danse, dans l’horizon de la paix et non de la guerre. C’est dans l’art et non dans la science qu’une telle expérience du jouer est recherchée. La prise en compte de certains aspects du champ contemporain conduit cependant à s’interroger : le jeu, dans sa part vivante et sensible, serait-il en voie de disparition?

    Anne Boissière est Professeure émérite de l’Université de Lille en France, philosophe et membre du Centre d’Étude des Arts Contemporains (CEAC) qu’elle a dirigé de 2008 à 2012. Elle est l’autrice de plusieurs ouvrages : Le mouvement à l’œuvre, entre jeu et art, Sesto San Giovanni, Mimésis, 2018; Chanter Narrer Danser, Contribution à une philosophie du sentir, Sampzon, Delatour France, 2016 ; Musique Mouvement, Paris, Manucius, 2014 ; La pensée musicale de Theodor W. Adorno, l’épique et le temps, Paris, Beauchesne, 2011. Elle a entre autres co-dirigé : avec Mathieu Duplay, Vie, Symbole, Mouvement ; Susanne Langer et la danse, Éditions De l’Incidence, 2012 ; avec Véronique Fabbri, Anne Volvey, Activité artistique et spatialité, Paris, L’Harmattan, 2010; avec Catherine Kintzler, Approche philosophique du geste dansé, de l’improvisation à la performance, Presses Universitaires du Septentrion, 2006.

  • Un récit transverse partant de Mallarmé : Buren, Grisey, Danielewski, Rahm, Noé par Guy LELONG Les conceptions dominantes de l’esthétique occidentale contemporaine se montrent tantôt accrochées à l’idée d’un « grand récit », cher aux modernes, tels que vus par les post-modernes, tantôt chevillées à celle d’un émiettement. Elles tendent, de diverses façons, à soumettre les œuvres et leurs propriétés — langage, médium, lieu d’accueil — à des idées ou des systèmes a priori. Parlant de Mallarmé, entre autres, il a été question d’une « révolution du langage poétique » (Kristeva) ou d’une « dissémination » des marques (Derrida). Le présent ouvrage propose, lui, le récit d’un renversement partant de Mallarmé : celui qui, ayant consisté à déduire les œuvres de leur support et de leurs propriétés, continue de se manifester dans les domaines artistiques les plus divers : poésie, roman, arts plastiques, musique, architecture, cinéma. Guy Lelong y montre ainsi, au plus près des œuvres et de leur perception, qu’il est possible d’établir, entre ces différents domaines, une sorte de continuum.
  • par Grégory CORMANN (éd.) Préambule I. Derrida et Bourdieu parlent de Sartre. Portrait avec Sartre à soixante-dix ans. Entretiens, 1999 - 2000 Jacques Derrida, Entretien de Jacques Derrida avec Michel Contat et Jean Birnbaum Pierre Bourdieu, Entretien de Pierre Bourdieu avec Franz Schultheis II. L'Être et le Néant, rétrospectives inédites 1943–1963–2023 Alexandre Koyré, Les courants actuels de la pensée française Andrea Cavazzini, Situations de l’existentialisme ou Sartre devant Koyré Olivier Dubouclez, Michel Tournier, philosophe sartrien inhumaniste Grégory Cormann, Les Sartre de Susan Sontag (Sartre aux États-Unis après 1945, suite) Daniel Giovannangeli, Derrida, Husserl, Sartre et l’origine de la négation III. Bibliographie IV. Informations

    Colloque du GES

    Manuscrits et archives. La nouvelle « Le Mur » et Kant : petite notule philologique

    Activités sartriennes

    Nécrologie

    Théâtre

    Actualité de Sartre, médias et divers

    IV. Comptes rendus et recensions critiques
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