• par Daniel GIOVANNANGELI

    Ce livre rassemble des articles que l’auteur a consacrés à la phénoménologie. Avec plusieurs autres textes publiés dans ses livres précédents, ils dessinent les linéaments d’une archéologie de la phénoménologie française. Si la phénoménologie a pu bouleverser la philosophie au vingtième siècle, c’est qu’elle est avant tout une méthode. Aussi, loin de se figer en un ensemble de thèses, s’est-elle développée dans une pluralité de directions et a-t-elle retourné vers, et parfois contre elle-même, sa réflexion critique. Les pensées analysées en témoignent, la phénoménologie française est en dialogue ouvert avec les grands systèmes philosophiques, mais aussi avec d’autres disciplines, parmi lesquelles prévalent peut-être l’esthétique et l’anthropologie. Aussi l’auteur s’est-il toujours, ici comme ailleurs, interdit de la refermer sur elle-même. La réception de l’héritage phénoménologique a été particulièrement féconde en France, où dans la brèche ouverte par Levinas, se sont déployées des pensées majeures telles que celles de Sartre et de Merleau-Ponty. Les essais réunis dans ce livre se présentent comme autant de lectures qui dégagent quelques-uns des moments qui ont prolongé ces grandes pensées : de Ricoeur et Thao à Derrida, de Dufrenne à Lyotard, de Granel à Janicaud. L’ouvrage laisse apparaître que les entreprises les plus audacieusement critiques à l’égard de la phénoménologie restent elles-mêmes, à des degrés divers, solidaires de l’héritage qu’elles ont reçu en partage.

    Daniel GIOVANNANGELI a été, jusqu’en 2009, professeur ordinaire à l’Université de Liège, où il a enseigné l’histoire de la philosophie, la métaphysique et la philosophie des sciences sociales. Il est l’auteur de plusieurs livres dont, en 2010, Figures de la facticité. Réflexions phénoménologiques.

  • La Phrase

    16,00 
    par Gérald PURNELLE & Michel DELVILLE (dirs)

    Fondée en 2002, la revue Formes poétiques contemporaines étudie la poésie des XXe et XXIe siècles dans sa dimension formelle. La forme est ici conçue comme ressortissant à l’ensemble des plans qui relèvent de la dimension linguistique, infra-linguistique et/ou visuelle du texte, et qui se prêtent à l’observation et à la description méthodiques. FPC accueille des articles de réflexion et d’analyse scientifique dans des dossiers thématiques — pour ce numéro 13, « La Phrase » —, mais aussi des contributions des poètes eux-mêmes.

    La phrase Marc Atkins | Jan Baetens | Arnaud Bernadet | Lydie Cavelier | Alain Chevrier | Marie-Christine Desmaret-Bastien | Marc Dominicy | Clémence Jacquot Jacques Audiberti | Pierre Chappuis | Jean Cocteau | David Foenkinos | Antoine Mouton | Stéphane Sangral Un collectif sur le phrasé en poésie : Benoît Casas | Jean-Patrice Courtois | Emmanuel Laugier | Pierre Parlant

    Parole aux poètes Elke de Rijcke

    Varia Jan Baetens Frédéric Forte

  • Comment les techniques d'enquêtes ont investi la presse jeu vidéo Boris Krywicki

    Dès sa création, la presse spécialisée en jeu vidéo est perçue comme le vilain petit canard du journalisme. Elle ne recèlerait qu'articles enthousiastes et rédacteurs décérébrés, trop aliénés par la fantasmagorie vidéoludique pour se montrer critiques. Pourtant, ces dernières années, les médias dédiés et généralistes ont révélé les scandales glaçants qui gangrènent le milieu professionnel du jeu vidéo : harcèlement sexuel, conditions de travail délétères, dysfonctionnement des écoles, licenciements abusifs… D’autres publient de fascinants portraits de joueuses, des reportages fouillés, des interviews de créateurs éclairantes. Alors, à quand remonte la première enquête liée au jeu vidéo ? Comment les rédacteurs passionnés ont-ils troqué le rêve pour les faits d’intérêt général ? D’où vient leur motivation à pratiquer le journalisme d’investigation ? Fort de l’analyse de 771 articles, étalés sur 37 années et parus dans 19 médias, ce livre retrace la généalogie des techniques d’enquête au sein de cette presse spécialisée. Il donne surtout la parole à 14 de ses journalistes pour comprendre leur vision de leur pratique, de ­l’industrie qu’ils couvrent et de ses travers. Devenus économiquement et artistiquement incontournables, les jeux vidéo nécessitent, comme toutes les sphères culturelles, des reporters pugnaces. Tels des Albert Londres du numérique, ces hommes et femmes portent la plume dans la… Play.

  • Stock épuisé
    par Anne HAUZEUR Résumé indisponible.
  • La Questure

    49,00 
    Histoire d’une magistrature de la République romaine (264–27 av. J.-C.) Grégory Ioannidopoulos La vision traditionnelle de la questure, magistrature romaine dont les titulaires sont supposés n’avoir exercé que de basses fonctions financières et techniques, est toujours tributaire du désintérêt avec lequel les auteurs anciens en ont traité. Cette opinion fut encore renforcée par l’interprétation, à la fin du XIXe siècle, de Theodor Mommsen dans son maître ouvrage, Le Droit public romain (Römisches Staatsrecht) : jeunes gens sans envergure ni expérience, les questeurs n’auraient été que les auxiliaires d’autres magistrats, en premier lieu des consuls. Ainsi s’expliqueraient leur subordination et l’hétérogénéité, pour ne pas dire la confusion, de leurs fonctions. Depuis quelques décennies cependant, les institutions de l’Antiquité, notamment de la République romaine, ont fait l’objet d’un vaste mouvement de révision, dans une approche plus souple, aussi sensible aux évolutions et aux ruptures qu’aux permanences. Seule, ou presque, manquait encore au tableau la questure. Cet ouvrage s’inscrit dans cette vision contemporaine résolument diachronique, et a pour objectif de revoir la place de la magistrature à l’époque républicaine. La première partie porte sur la définition de la questure : à côté des aspects institutionnels (conditions d’éligibilité, place dans l’ordre républicain, entrée en fonction, etc.), on y trouvera l’étude lexicale de la titulature des questeurs. Ce travail était nécessaire, car jamais aucun exposé exhaustif étudiant, en contexte, la variété de leurs titres, n'a été réalisé à ce jour. L’apport de la riche tradition linguistique liégeoise en matière de bilinguisme gréco-latin fut ici mis à profit pour éclairer l’histoire à l’aune des textes. Ce souci philologique constitue d’ailleurs une des trames essentielles de cet ouvrage de prime abord historique. Le réexamen des fonctions des questeurs, dans la seconde partie, amènera la révision de l’interprétation que Theodor Mommsen avait donnée d'une charge qui, après deux siècles d'évolution (IIIe–Ier s. av. J.-C.), constituait un rouage essentiel des institutions du dernier siècle de la République, et assurait aux futurs dirigeants romains une formation diversifiée au contact des réalités du pouvoir. Grégory Ioannidopoulos est docteur en Langues et Lettres (2019) et collaborateur scientifique de l’université de Liège. Dans le cadre de ses recherches de thèse, il a notamment publié une contribution sur M. Aemilius Scaurus et P. Plautius Hypsaeus : Pompée et ses questeurs entre 67 et 61, mais également, en collaboration avec Alejandro Díaz Fernández, La questure sous les triumvirs et sous Auguste : transition d’une magistrature de la République au Principat.  
  • La singularité de Pierre Klosswoski Laurence SYLVAIN

    En se penchant sur l'œuvre de Pierre Klossowski, ce livre articule une réflexion autour du phénomène littéraire et de la figuration. L'œuvre de Pierre Klossowski exemplifie de façon à la fois concrète et abstraite une économie du littéraire comme rencontre. Rencontre entre l’esprit et la matérialité, entre les traces matérielles et la pensée.

    S’intéressant non pas à ce que les productions de Klossowski représentent ou figurent, mais plutôt à la façon dont celles-ci représentent, produisent, déploient et mettent en scène des figures, cette étude examine la façon dont le littéraire échappe aux catégorisations disciplinaires et langagières, de par un caractère fortuit propre aux rencontres qu’il génère. Rencontres aléatoires entre l’esprit et le monde, entre l’esprit et la matière, tels les atomes d’Épicure et la pluie d’Althusser dont les particules se heurtent accidentellement, hasardeusement.

    Ce hasard des rencontres est alors considéré comme le premier mouvement de la pensée, comme ce qui enclenche la représentation et la figuration, développant une chaîne non-nécessaire qui alimente pourtant sans cesse l’acte de l’esprit lisant le monde et cherchant à s’y inscrire. Si l’œuvre de Klossowski est exemplaire de cette économie littéraire, c’est aussi parce qu’elle met en scène ce rejet radical de toutes catégorisations, non seulement dans ses abstractions, mais dans sa matérialité même, traversant les genres et les médias, de l’écriture au dessin, en passant par le cinéma et la traduction.

    Laurence SYLVAIN est titulaire d’un doctorat en Théorie et épistémologie de la littérature de l’université de Montréal. Elle est l’auteur de Pierre Klossowski. Expériences sensibles et suprasensibles à travers Le Bain de Diane (L’Harmattan). Elle s’intéresse principalement à la pensée française contemporaine de façon transdisciplinaire.

  • ATTENTION : uniquement en version en ligne, pas de version papier Postures, dispositifs, processus Children in Ethnographic Restitution: Standpoints, Mechanisms, Processes Élodie RAZY, Charles-Édouard DE SUREMAIN & Neyra Patricia ALVARADO SOLÍS (éds)

    Si les débats sur les restitutions muséales, les approches participatives et la science ouverte occupent chaque jour davantage de place au sein du monde académique, la « fabrique » et les usages de la restitution des résultats de la recherche restent quant à eux encore peu abordés. Que signifie restituer, pourquoi, comment, et à qui ? Avec quelle responsabilité pour les multiples acteurs de la recherche ? Pour quels effets, attendus ou non ?

    L’ambition de croiser restitution et enfance naît d’un constat : tout se passe comme si la participation des enfants et les « bénéfices » que ces derniers devaient nécessairement pouvoir retirer de toute recherche rendaient caduques les débats sur le sujet. Or le mot d’ordre de la participation des enfants à une recherche respectueuse de leurs droits, relayé par nombre de manuels méthodologiques, est loin d’épuiser la réflexion sur la restitution.

    Les auteurs de l’ouvrage explorent la restitution sous plusieurs angles — politiques et formels — et à différentes échelles d’analyse — micro, méso et macro —, à partir de terrains ethnographiques contrastés (Europe/Amérique latine). Cette approche comparative permet d’aborder des questions essentielles en sciences sociales : des politiques de la recherche aux rapports entre science, médias et société ; des relations interpersonnelles entre chercheurs et acteurs au rôle des institutions encadrant l’enfance ; ou encore de l’invisibilité des enfants à leur agentivité sociale et politique.

    Les différents chapitres, et la postface, livrent divers enseignements critiques, épistémologiques et éthiques susceptibles de nourrir l’anthropologie générale et les sciences sociales en général, mais aussi d’éclairer les approches centrées sur les enfants, cas exemplaire de population subalterne. Par extension, l’ouvrage donne des orientations à celles et ceux qui réfléchissent et agissent sur la reconfiguration des rapports entre science et société.

    Élodie RAZY, professeur en anthropologie (ULiège, Belgique), étudie la genèse précoce et les (re)compositions des affects, du corps et des identités au carrefour des constructions de l’enfance et de l’agentivité des enfants (Mali, Mexique, Europe) dans les champs de la parenté, du religieux et de la migration.

    Charles-Édouard DE SUREMAIN, directeur de recherche en anthropologie (UMR 208 PALOC, IRDMNHN, France), travaille sur l’alimentation, les rituels, les soins et les figures internationales de l’enfance. Il explore les tensions entre patrimonialisation et développement local à partir des enfants (Afrique, Amérique latine).

    Neyra Patricia ALVARADO SOLÍS, enseignante-chercheuse en anthropologie (El Colegio de San Luis, Mexique), travaille sur la mobilité, l’enfance, l’enfance et le handicap et les rituels dans les populations du nord du Mexique (Indiens Nahua, habitants du désert, et Ludar, « gitans»).

  • par COLLECTIF

    Numéro 2 : La sémiotique, entre autres Puisqu’elle prend pour objet les processus de signification, sans exclusive quant à leurs supports, leurs fonctions ou leurs circulations, la sémiotique est forcément une discipline transversale. Sa force de proposition sur le plan théorique tient précisément à ce qu’elle se nourrit des avancées de tous les secteurs de la recherche, tant en sciences humaines qu’en sciences exactes ou de la nature, pour les féconder en retour. C’est cette position dialogale que le présent dossier souhaite éclairer, en situant la sémiotique face aux principales disciplines qui l’utilisent aujourd’hui (ou l’ont utilisée hier) comme outil conceptuel ou méthodologique et qui en retour en interrogent et réorientent le projet de connaissance. Venus des sciences cognitives ou de l’histoire de l’art, des mathématiques, de la biologie, des sciences sociales ou de la théorie des médias, neuf chercheurs non sémioticiens et d’excellence internationale traiteront donc de la place actuelle de la sémiotique dans leurs disciplines respectives. Ces outputs du projet sémiotique, chaque article en mesure les apports bénéfiques comme les aspects plus critiqués ou critiquables, avec l’objectif de saisir ce qui fait de la sémiotique l’un des principaux axes transdisciplinaires dans le champ souvent trop cadastré de la recherche scientifique.

    Issue 2 : Semiotics, among others Since its object is the process of signification, making no distinction between the different supports, their functions or their forms of circulation, semiotics is necessarily a transversal subject. Its theoretical force is precisely due to the contributions brought by the research on various areas, both in humanities and in science, which in turn are nourished by the theoretical advances offered by semiotics. This dossier aims to bring light to this dialog insofar as it situates semiotics in relation to the main disciplines that make use of its theoretical framework (today and in the past) as a conceptual tool or method, but also question and redirect its research project. Coming from cognitive sciences or art history, mathematics, biology, social sciences, or media theories, nine researchers, non-semioticians, of international excellence, will address the question of the place of semiotics in their respective fields. As outputs of the semiotic project, each article assesses the contributions as well as the most criticized (or questionable) aspects, with the purpose of understanding what makes semiotics one of the main trans-disciplinary axis in the often segmented field of scientific research.

    Table des matières

    Dossier

    1. Philosophie - Jean-François Bordron, Le discours spéculatif 2. Sciences Cognitives - Per Aage Brandt, What Is Cognitive Semiotics ? A New Paradigm in the Study of Meaning - Jean Petitot, The Morphodynamical Turn of Cognitive Linguistics 3. Esthétique et Théorie de l'Art - Pierluigi Basso Fossali, Actualités esthétiques, questions sémiotiques. Quelques controverses autour du domaine de l’art - Georges Roque, Sémiotique visuelle et histoire de l’art. Témoignage 4. Théorie des Médias - François Jost, Pour une séméiologie des médias 5. Cultural Studies - Jan Baetens, Mon Grand Tour en sémiotique. La sémiotique vue depuis les cultural studies 6. Sciences Sociales - Alain Eraly, Quelle sémiotique pour quelle théorie sociale ? 7. Sciences de la Vie - Denis Bertrand et Bruno Canque, Sémiotique et biologie. Le « vivant » sur l’horizon du langage

    Varia Claude Zilberberg, Des modes sémiotiques aux valeurs Jean Fisette, Pour une pensée du signe photographique. La question de l’objet de l’image Francis Édeline et Jean-Marie Klinkenberg (Groupe μ), Pourquoi y a-t-il du sens plutôt que rien ? Abrégé de sémiogénétique Interview–Overview Göran Sonesson, Semiotics Inside-Out and/or Outside-In. How to Understand Everything and (with Luck) Influence People

  • Un habitat à la frontière septentrionale du monde gravettien par Lawrence G. STRAUS, Marcel OTTE & Paul HAESAERTS (dir.) Résumé indisponible.
  • Essai d'interprétation d'un portrait royal dans son contexte historique par Dimitri LABOURY 1. Jean WINAND, Le voyage d'Ounamon. Index verborum, concordance, relevés grammaticaux, 1987. 2. Jean WINAND, Études de néo-égyptien, 1. La morphologie verbale, 1992. 3. Pierre KOEMOTH, Osiris et les arbres. Contribution à l'étude des arbres sacrés de l'Égypte ancienne, 1994. 4. Juan Carlos MORENA GARCIA, Études sur l'administration, le pouvoir et l'idéologie en Égypte, de l'Ancien au Moyen Empire, 1997. 5. Dimitri LABOURY, La statuaire de Thoutmosis III. Essai d'interprétation d'un portrait royal dans son contexte historique, 1998. 6. Michel MALAISE & Jean WINAND, Grammaire raisonnée de l'égyptien classique, 1999.
  • suivi de Note sur la structure des paradigmes et de Sur la dualité de la poétique

    par Claude ZILBERBERG

    Présentation de l'ouvrage

    Cet ouvrage est le point d’aboutissement d’une pensée qui, depuis une vingtaine d’années, interroge et travaille l’épistémologie structurale au nom du graduel, du continu, du dynamique, de l’affectif. Il s’agit d’un « structuralisme tensif », qui donne toute sa place à l’ « événement ».

    Le présent ouvrage vise à construire, de manière systématique, un véritable édifice théorique actualisé, des fondements jusqu’au dialogue avec des auteurs classiques de la poétique et de la réflexion sur les formes symboliques, tels que Cassirer ou Wölfflin, Hjelmslev ou Mauss, Baudelaire ou Valéry. Un glossaire final permettra au lecteur de s’emparer davantage de cette théorie foisonnante et d’une grande cohérence.

    Notice de l’auteur

    Claude Zilberberg, né 1938, est l’un des théoriciens essentiels de la sémiotique structurale d’A. J. Greimas, qu’il a renouvelée en imposant ce qu’on appelle aujourd’hui la « sémiotique tensive ». Parmi ses ouvrages : Essai sur les modalités tensives (Hadès-Benjamins, 1981), Raison et poétique du sens (PUF, 1988), Tension et signification (avec J. Fontanille, Mardaga, 1998), Éléments de grammaire tensive (PULIM, 2006), Des formes de vie aux valeurs (PUF, "Formes sémiotiques", 2011).

  • Entre logique et ontologie par Arnaud DEWALQUE, Bruno LECLERCQ, Denis SERON (éds)

    Renouant, par-delà Kant, avec le projet aristotélicien d’une théorie des catégories, la philosophie contemporaine a largement contribué à renouveler le problème de l’articulation entre ’analyse du monde et celle du langage, entre les catégories ontologiques (substance, propriété, état de choses, etc.) et les catégories logiques (sujet, prédicat, proposition, etc.). Les catégories héritées de la tradition sont-elles d’abord des catégories ontologiques ou des catégories logiques ? Quel lien unit les unes aux autres ? Et dans quelle mesure sont-elles contaminées, les unes comme les autres, par les catégories grammaticales qui dénotent les parties du discours (substantif, adjectif, verbe, etc.) ? Enfin, comment et à quelles conditions l’analyse syntaxique, qui rend compte de la construction d’expressions bien formées, peut-elle être complétée par une analyse sémantique, qui rend compte de leur caractère sensé ?

    Les études rassemblées dans ce volume portent sur toutes ces questions. Repartant de l’ambivalence des catégories d’Aristote et de la lecture qu’en propose Franz Brentano, elles jettent une lumière nouvelle sur certains aspects essentiels de la réappropriation du problème des catégories de Bolzano à Lesniewski, en passant, centralement, par la phénoménologie husserlienne.

    Arnaud DEWALQUE, ancien chargé de recherches du FNRS, enseigne l’histoire de la philosophie contemporaine à l’Université de Liège.

    Bruno LECLERCQ est titulaire d’une maîtrise en Philosophie de l’esprit de l’Université de Hull et docteur en Philosophie de l’Université de Liège, où il enseigne la logique et la philosophie analytique.

    Denis SERON est chercheur qualifié du FNRS à l’Université de Liège. Il est l’auteur de nombreux travaux consacrés à la philosophie contemporaine.

    Table des matières :

    A. Stevens, L’articulation du logique et de l’ontologique dans les catégories d’Aristote I. Tănăsescu, L’être copule dans la dissertation de Brentano : Aspects catégoriaux et aspects véritatifs G. Fréchette, De la proposition à l’état de choses : Husserl lecteur de Bolzano D. Seron, La corrélation logico-ontologique dans la phénoménologie transcendantale de Husserl W. Miskiewicz, L'inflexion ontologique des analyses husserliennes des contenus dépendants L. Rizzoli, Forme et matériau de la pensée dans la conception husserlienne du catégorial A. Dewalque, L’autonomie des catégories syntaxiques (Husserl, Heidegger, Pfänder) B. Leclercq, Catégories sémantiques et catégories syntaxiques : Relecture critique de la quatrième Recherche logique husserlienne du point de vue de la philosophie analytique T. Rapaille, Ni husserlienne, ni russellienne : La théorie des catégories sémantiques de Leśniewski

  • La Théurgie

    40,00 
    Des Oracles Chaldaïques à Proclus Carine VAN LIEFFERINGE

    Cette étude de la théurgie « des Oracles Chaldaïques à Proclus » commence en fait par une analyse du De Mysteriis de Jamblique. L’A. y souligne l’originalité de la démarche de Jamblique qui présente le rite païen, dans ses trois actes constitutifs (sacrifice, prière, mantique), dans un statut nouveau, celui de la théurgie. L’acte rituel est désormais un symbolisme actif dont le but ultime vise à l’union mystique. Les concepts sur lesquels se fonde Jamblique sont issus des Oracles Chaldaïques et remaniés : ils font l’objet d’un deuxième chapitre, consacré par ailleurs à Porphyre, dont le rôle dans la transmission des Oracles et de la théurgie dans le milieu néoplatonicien est envisagé d’un point de vue philologique. Enfin, dans la troisième partie de l’ouvrage, l’A. s’attache à mettre en lumière l’impact de Jamblique sur sa postérité, à travers deux penseurs, l’Empereur Julien et Proclus. Ces trois chapitres sont traversés par deux axes qui en assurent la cohésion. Le premier tient en une réhabilitation de la théurgie, trop souvent considérée comme une forme de magie ; le deuxième présente la théurgie comme un instrument de la récupération philosophique et politique du paganisme.

    Ce volume a été publié avec le soutien de la Fondation Universitaire (Belgique)

  • Introduction aux approches fonctionnalistes par Christiane NORD Traduction par Beverly ADAB et Clémence BELLEFLAMME

    Si les idées de Christiane Nord séduisent tant d’étudiantes et étudiants, qui s’en servent volontiers pour commenter leur pratique et justifier leurs choix, c’est loin d’être un hasard. En effet, sa théorie, contrairement à beaucoup d’autres, peut être appliquée à tout type de textes, issus des domaines les plus variés. De plus, l’attention portée aux conditions de travail du traducteur professionnel et l’importance accordée aux consignes de traduction authentiques rencontrent les préoccupations des traducteurs et traductrices en herbe. Le succès de cette approche est par ailleurs lié au grand souci didactique de la théoricienne, qui s’intéresse aussi aux questions de formation et aux programmes universitaires. Le présent volume, avec ses multiples exemples et son glossaire, ne fait pas exception à la règle et constitue un véritable ouvrage de référence sur les approches fonctionnalistes de la traduction. Publié pour la première fois en 2008 chez Artois Presses Université, La traduction : une activité ciblée est le seul ouvrage de Christiane Nord traduit en français. Le volume étant épuisé, la réédition dans la jeune collection Truchements s’est imposée comme une évidence. L’édition présentée ici est une version revue de celle de 2008, augmentée par l’ajout d’un chapitre initialement rédigé en 2018 et inédit en français. Celui-ci poursuit l’histoire du fonctionnalisme que l’auteure s’emploie à retracer tout au long du livre. En outre, la bibliographie a été actualisée pour qu’y figurent les traductions aujourd’hui disponibles en français. La présente réédition entend rendre aux lectrices et lecteurs francophones l’accès à ce texte fondamental pour la recherche, l’enseignement et la pratique de la traduction, et ce, dans leur langue maternelle. À l’heure où la traductologie oeuvre encore et toujours pour occuper la place qui est la sienne au sein des sciences humaines, c’est un honneur de rééditer Christiane Nord.

    Christiane NORD est l’une des figures majeures des approches fonctionnalistes de la traduction, dans la lignée de K. Reiss et H. Vermeer. Dans ses nombreux travaux, dont la portée internationale est indéniable, la traductologue allemande articule théorie, pratique et didactique de la traduction.

  • Les enjeux politiques de la traduction par Céline LETAWE, Christine PAGNOULLE, Patricia WILLSON (dirs)

    Égalité de droits, ouverture à la différence – deux exigences trop souvent bafouées dans les relations entre communautés culturelles, mais aussi entre les langues dans lesquelles ces cultures diverses s’enracinent. Mais si parler la langue de l’autre, lorsqu’elle est dominante, peut être « acte d’allégeance et de soumission » (Amin Maalouf), la situation est plus complexe lorsqu’il s’agit de traduction. C’est cette complexité qu’abordent, sous différents angles, dans différents contextes et différentes combinaisons de langues, les dix chapitres de ce volume. Rédigés tantôt en français tantôt en anglais (deux langues dominantes), certains textes développent des considérations théoriques ; d’autres explorent les contraintes institutionnelles ; d’autres encore commentent les astuces dont font preuve traductrices et traducteurs pour retrouver dans la langue cible la présence d’une langue ou d’une variété linguistique minorisée dans leur texte source. Tous « déploient, autant sur le plan théorique que critique, des expériences traductives et des réflexions traductologiques où l’une des langues de travail détient le statut de langue coloniale, impériale ou hégémonique. C’est au sein du rapport de forces instauré par cette coprésence des langues qu’opère la traduction, soit pour masquer le conflit, soit pour, au contraire, le mettre en évidence. » Un livre qui aborde de front le rôle de la traduction dans le rapport de force entre les langues. Dix chapitres qui explorent asymétries institutionnelles, astuces de traductrices et traducteurs pour contrer les inégalités entre les langues, et théories décoloniales pour mieux les affronter.

    Céline LETAWE est docteure en philosophie et lettres et titulaire d’un diplôme d’études spécialisées en traduction. Elle enseigne la traduction à l’Université de Liège depuis 2011 et concentre ses recherches sur la visibilité des traducteurs et la traduction collective.

    Christine PAGNOULLE a enseigné les littératures de langue anglaise et la traduction à l’Université de Liège ; elle est elle-même traductrice, avec une prédilection pour les poèmes. Elle a également publié un grand nombre d’articles et quatre recueils de textes.

    Patricia WILLSON enseigne la traduction à l’Université de Liège. Elle a été professeure à l’Université de Buenos Aires et au Colegio de México. Ses traductions de Flaubert, Barthes, Ricoeur, Shelley, Twain et Kipling ont été publiées en Argentine et en Espagne.

  • Ritual in Old Comedy Elena CHEPEL

    Ritual permeates Greek comedies of the fifth and fourth centuries BC. In Birds and Peace, the performance of sacrifice is central to the plot and its dramatic action; Women at the Thesmophoria is set during the celebration of a religious festival; while the story of Wealth relies on a successful incubation at the sanctuary of Asklepios. Other plays of Aristophanes, as well as fragments from other comic poets, also feature ritual processions, libations, hymns, and prayers. Why and how were these real-life practices of Greek religion represented in comedies? And what did it mean for the audience to laugh at them? This study is the first comprehensive analysis of the comic scenes in which characters perform rituals on stage. These theatrical representations of religious rites are examined not only with regard to their role in the fabric of particular plays, they are also analysed within the broader framework of the competition of dramatic poets at the Athenian festival of Dionysos. The approach chosen allows for a new perspective to develop on the old discussion regarding the religious dimension of Greek theatre. It is argued that comic rituals (and the playwrights behind them) consciously claim to be authentic, and thus transform the performance of a comic play into a significant event which is relevant for the city and its religion.

  • IIIe Rencontre héracléenne Corinne BONNET, Colette JOURDAIN-ANNEQUIN, Vinciane PIRENNE-DELFORGE (éds) C. BONNET et C. JOURDAIN-ANNEQUIN, Préface W. BURKERT, Héraclès et les animaux. Perspectives préhistoriques et pressions historiques J. BOARDMAN, Herakles’ Monsters: Indigenous or Oriental ? A. VERBANCK et E. GILIS, Héraclès, pourfendeur de dragons P. WATHELET, Héraklès, le monstre de Poseidon et les chevaux de Tros C. JUBIER-GALINIER, Héraclès entre bêtes et dieux dans l’atelier des peintres de Sappho et de Diosphos R. VOLKOMMER, Herakles als Bezwinger von (Un)Tieren in der römischen Kunst A. SCHNAPP-GOURBEILLON, Les lions d’Héraklès B. COHEN, The Nemean Lion’s Skin in Athenian Art Cl. PARISI PRESICCE, Eracle e il leone : paradeigma andreias Fr. BADER, Héraclès et le cheval B. SERGENT, Hèraklès, Brian, Verethragna : les animaux Chr. VIELLE, L’intuabilité conditionnelle caractéristique de quelques adversaires d’Héraclès. Une approche comparative Cl. CALAME, Héraclès, animal et victime sacrificielle dans les Trachiniennes de Sophocle ? M.W. PADILLA, Herakles and Animals in the Origins of Comedy and Satyr-Drama P. SCARPI, Héraclès entre animaux et monstres chez Apollodore Fr. VAN WONTERGHEM, Hercule et les troupeaux en Italie centrale : une nouvelle mise au point P. BRULÉ, Héraklès à l’épreuve de la chèvre C. JOURDAIN-ANNEQUIN, Héraclès et le bœuf St. GEORGOUDI, Héraclès dans les pratiques sacrificielles des cités
  • Zoé PITZ

    En Grèce ancienne, le sacrifice d’un animal domestique avait une portée alimentaire, mais était surtout un acte rituel destiné à interagir avec le monde supra-humain. Dans le cadre de sacrifices offerts par des particuliers, le choix de l’animal était généralement laissé au sacrifiant en fonction de ses moyens financiers. En revanche, pour les sacrifices accomplis dans le cadre de cultes officiels et publics, la sélection de l’animal faisait l’objet d’une réglementation stricte. Les normes rituelles constituent un corpus particulièrement adapté à l’étude des associations rituelles entre dieux et animaux : ces inscriptions produisent en effet de nombreuses prescriptions concernant les caractéristiques des animaux offerts en contexte public, comme leur espèce, leur sexe, leur âge, et même parfois leur couleur. Cependant, les règlements cultuels ne disent rien du fondement de ces choix. Quels étaient dès lors les critères qui justifiaient la sélection d’un animal plutôt qu’un autre pour une divinité donnée ? Cette question se trouve au cœur de l’ouvrage, qui entend ainsi contribuer à une meilleure compréhension des pratiques sacrificielles grecques à l’échelle panhellénique, mais aussi locale.

    Table des matières (PDF)
  • Essai de microscopie du droit (3e édition) par Lucien François Préface de Pierre Mayer

    De quoi sont faits un État et un droit étatique ? Quelle place occupent-ils par rapport à la société où ils sont institués ? Pour le comprendre, il est utile de mettre au jour une parenté qui existe entre le droit et les autres phénomènes, parenté plus ou moins voilée par le discours officiel. À cette fin, l’auteur s’attache à dégager un élément commun : le jurème, matériau de base, particule élémentaire, dont il analyse minutieusement les diverses positions, transformations et combinaisons. L’originalité de l’ouvrage est dans cette manière analytique d’aborder des questions que la philosophie et la sociologie du droit traitent le plus souvent en partant d’une vision d’ensemble de réalités complexes.

    La méthode suivie se caractérise aussi par le souci constant d’isoler et de mettre en évidence ce qui, dans l’expression du droit, tend presque inévitablement à son apologie, par le refus du préjugé selon lequel la notion de droit s’opposerait irréductiblement à la notion de fait et par une distinction radicale de l’être et du devoir être, de la règle en vigueur et de la règle juste.

    Professeur émérite de l’université de Liège où il a enseigné la philosophie du droit et le droit du travail, Lucien François a été conseiller d’État (1985 à 1989) et juge à la Cour constitutionnelle de Belgique (1989 à 2004) .
  • Le Dégoût

    24,00 

    Histoire, langage, esthétique et politique d’une émotion plurielle

    par Michel DELVILLE– Andrew NORRIS– Viktoria von HOFFMANN (dirs)

    Pourritures, cadavres, corruptions, insectes et vermines, puanteurs, horreurs visuelles, matières et saveurs repoussantes, ordures, secrétions et déchets corporels… Nombreux sont les objets qui, du plus lointain de nos histoires et de nos cultures, suscitent le dégoût et agressent notre système perceptif ; les sens sont touchés avec une immédiateté qui les entraîne irrésistiblement à l’écart de cet objet qui nous fait détourner le regard, nous boucher les narines, nous éloigner physiquement afin d’éviter contact et proximité avec ce qui répugne. Pourtant, le dégoût fascine. Les artistes s’en emparent qui, dans la littérature, la peinture, l’art performatif ou le cinéma, prennent pied et appui sur le dégoût, exaltant les motifs et la monstration de ce qui au départ révulse.

    Comment définir le dégoût, malgré la multiplicité de ses objets ? Qu’en est-il de son histoire, tant du mot « dégoût » que du sentiment lui-même ? Quelles sont les relations qui unissent goût et dégoût ? Qu’en est-il du dégoût de soi ? Que dire, enfin, de la dimension éthique, politique et sociale d’une émotion qui pèse inévitablement dans les interactions humaines ?

    L’étude du dégoût est difficile. En effet, cette « émotion plurielle » est dotée d’une connotation très négative et a souvent été laissée aux marges du savoir. Depuis quelques décennies, cependant, les disgust studies se multiplient. Douze chercheurs en sciences humaines, provenant des disciplines les plus variées, proposent ici une réflexion théorique commune, explorant l’histoire, le langage, la philosophie, la psychologie, l’éthique et l’esthétique du dégoût, convaincus que les réflexions les plus riches sur le sensible, les émotions, les affects ou les sentiments se fondent sur le dialogue entre disciplines, en confrontant les méthodes, les approches et les objets. Les figures multiples du dégoût explorées dans cet ouvrage révèlent une émotion-limite, qui échappe aux partages clairement institués, tant elle se caractérise par la profusion et l’indétermination, expliquant le trouble, l’ambivalence, et la fascination du dégoûtant.

    Michel DELVILLE est l’auteur de Eating the Avant-Garde (2008), Crossroads Poetics (2013), Undoing Art (avec Mary Ann Caws, 2016) et de nombreux autres ouvrages consacrés aux études interdisciplinaires dans le domaine des sciences humaines.

    Andrew NORRIS est l’auteur de Frank Zappa, Captain Beefheart and the Secret History of Maximalism (avec Michel Delville, 2005). Ses recherches actuelles portent sur les représentations culturelles de la faim.

    Viktoria VON HOFFMANN a publié un ouvrage portant sur l’étude du goût intitulé Goûter le monde. Une histoire culturelle du goût à l’époque moderne (2013). Ses recherches les plus récentes se déploient vers l’histoire du toucher et de l’esthésie.

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