• Roman noir et mémoire Álex Martín Escribá

    Ceci est un livre d'entretiens. Au nombre de onze, ils ont été menés auprès d’écrivains et de spécialistes de renom, des Français pour la plupart, ce qui ne doit rien au hasard. En effet, la France est non seulement un pays avant-gardiste en matière de roman noir en Europe, mais aussi une référence pour ce qui est des études théoriques, essentielles pour comprendre l’accueil fait aujourd’hui à ce type de littérature en Espagne.

    Sous le titre d’Interrogatoires, nous vous proposons des conversations agréables et détendues, mais aussi rigoureuses et exhaustives, qui intéresseront tout autant le public spécialisé que les passionnés du genre. Elles permettent notamment d’analyser les liens historiques qui existent entre roman noir et mémoire, mais aussi d’autres sujets comme les collections littéraires, les terminologies, les mouvements et les auteurs.

    Cet essai, construit à base de questions et de réponses, vise à montrer comment ce genre narratif réaliste et critique — comme le dirait Raymond Chandler — a été et reste un excellent vecteur d’investigation des problèmes de notre société.

    Àlex Martín Escribà (Barcelone, 1974) est professeur de Langue et Littérature catalanes et codirecteur du Congrès « Roman et Cinéma noirs » à l’université de Salamanque (Espagne). Essayiste et critique littéraire, c’est un spécialiste du roman noir. Depuis 2012, il dirige la collection « crims.cat » de la maison d’édition Clandestina.

  • Trajectoires professionnelles d'auteurs à Angoulême Sylvain Aquatias
    avec la participation d’Alain François

    Les albums de bandes dessinées ont envahi les rayons des librairies et les médias annoncent tous les ans des ventes records. Mais qu’en est-il de ceux qui réalisent ces albums ? Comment sont-ils devenus auteurs de bande dessinée ? Où se sont-ils formés ? Vivent-ils de leur art ? Si le titre de l’ouvrage laisse peu d’illusions sur la réponse finale à cette dernière question, c’est en suivant quarante-quatre artistes habitant Angoulême ou ses environs, depuis leurs premiers dessins jusqu’à leur carrière actuelle, que l’on pourra comprendre comment se construisent les carrières professionnelles des auteurs de bande dessinée. Arpentant les pavés angoumoisins pendant trois ans, le sociologue et son complice ont essayé de décrypter les logiques de création, de publication et de rétribution des auteurs de bande dessinée, contribuant à la fois à une meilleure compréhension de leurs conditions de vie, mais aussi, plus largement à des questions tenant à la socialisation, aux modes de travail, au fonctionnement des réseaux et à la transformation des statuts des artistes de bande dessinée.

    Sylvain AQUATIAS est sociologue, chercheur au Groupe de REcherches Sociologiques sur les sociétés COntemporaines (GRESCO) à l’université de Limoges. Il fait partie du comité de rédaction de la revue Comicalités et a déjà publié de nombreux articles sur la bande dessinée.

    Alain FRANÇOIS est chercheur en histoire visuelle contemporaine et photographe. Il anime le blog Bonobo.net et préside l’association Le Portillon, réseau d’artistes plasticiens

  • Le dynamisme d'une série de bande dessinée par Gert MEESTERS, Frédéric PAQUES, David VRYDAGHS (éds) Présentation volume

    Né en 1938 sous le crayon de Rob-Vel, le personnage de Spirou, créé pour être l’emblème du journal éponyme, a marqué des générations de lecteurs et vécu quantité d’aventures grâce au concours de nombreux auteurs de bandes dessinées (Jijé, Franquin, Fournier, Tome & Janry, Yoann & Vehlmann et d’autres encore).

    D’un dessinateur à l’autre, les personnages principaux des Aventures de Spirou et Fantasio restent immédiatement reconnaissables, mais leurs traits connaissent une labilité bien plus grande que la plupart des héros de la bande dessinée franco-belge. L’univers dans lequel ils évoluent se modifie également selon les époques, les dessinateurs et les scénaristes, comme changent aussi les techniques narratives.

    C’est cette plasticité relative de la série que le groupe Acme a souhaité examiner dans ce volume. Sans exclure d’autres perspectives, la notion d’héritage a été placée au coeur de ses réflexions : à partir du moment où les éditions Dupuis ont racheté les droits du personnage à Rob-Vel, les auteurs ou groupes d’auteurs successifs ont pu développer plus librement un ton et un regard propres, tout en héritant de personnages, d’un univers ou encore d’un genre déjà présents. Certes, la contribution d’André Franquin a été décisive, mais les intervenants ultérieurs réinterprétèrent tout de même ce legs, avec plus ou moins de réussite et d’originalité. Ce sont ces réinterprétations différentes, toujours contraintes par les conventions d’une ligne éditoriale et d’une histoire, mais ouvertes aux innovations et aux apports des uns et des autres, qui confèrent à la série son dynamisme et son originalité dans la bande dessinée franco-belge.

    Table des matières Dick Tomasovic, Spirou, une aventure du mouvement David Turgeon, Spirou et ses lecteurs David Vrydaghs, L'aventure en héritage Gert Meesters, L’auteur ou le temps : les évolutions stylistiques dans la série Spirou depuis sa création Olivier Odaert, La préhistoire de Spirou Frédéric Paques, Quand Jijé dessinait Spirou Benoît Glaude, Franquin dialoguiste de Spirou et Fantasio : entre la tradition de Jijé et l’innovation avec Greg Erwin Dejasse, Ce Spirou qui m’emmerde Mélanie Tasset, Entre Spirou et Lagaffe, à la croisée des chemins Clément Lemoine, D’un Z à l’autre Maud Hagelstein, Yves Chaland nous tend un piège. Tentatives Spirou Benoît Crucifix et Pedro Moura, L’Archive Spirou revisitée par Émile Bravo, Yann et Olivier Schwartz Laurent Demoulin, N comme cornichon: pas même un pastiche Notice des éditeurs Gert Meesters est maître de conférences de néerlandais à l’Université de Lille et publie sur la bande dessinée néerlandophone et francophone. Frédéric Paques est professeur d’histoire de la bande dessinée aux ESA Saint-Luc de Bruxelles et Liège. Il est également maître de conférence à l’Université de Liège. David Vrydaghs est professeur de théorie de la littérature et de littérature française contemporaine à l’Université de Namur.
  • Déclinaisons locales et pratiques d'acteurs (Amérique latine et Europe) par Véronique PACHE HUBER, Charles-Édouard de SUREMAIN & Élise GUILLERMET (dirs)

    Quel rôle jouent les institutions dans la vie quotidienne des enfants ? À partir de huit études de cas d’Amérique du Sud et d’Europe, les auteurs examinent la manière dont les parcours des enfants façonnent et sont façonnés par les diverses institutions qui en ont la charge (services de prévention de la jeunesse, services de protection, hôpitaux, parlements, parenté…). Les auteurs analysent la manière dont les valeurs et dispositifs promus par ces institutions sont appropriés, contestés ou encore redéfinis par les enfants et les autres acteurs individuels et collectifs impliqués. Conjuguant plusieurs approches en sciences sociales, le volume montre le caractère dynamique de la production institutionnelle de l’enfance et explicite ses dimensions sociales, politiques et culturelles. Résolument engagé dans le dialogue avec la société civile, l’ouvrage s’adresse tant aux spécialistes de l’enfance (académiques et professionnels) qu’aux étudiant-e-s (en sciences humaines, sociales, politiques ou de l’éducation) et aux décideurs des politiques publiques.

    Véronique PACHE HUBER, professeure associée en anthropologie (Université de Fribourg, Suisse), a travaillé sur la caste, les commerçants et le mariage (Inde); elle s’intéresse aux relations interethniques, à la délégation de la garde des enfants (Suisse) et aux enfants, en tant qu’enjeux et acteurs.

    Charles-Édouard DE SUREMAIN, anthropologue (UMR 208 PaLoc IRD-MNHN, France/CIESAS, Mexique), a travaillé sur la malnutrition et les soins de l’enfant (Afrique/Amérique latine). Il étudie désormais les liens entre patrimoine et santé et dirige le projet ANR FoodHerit sur les patrimoines alimentaires.

    Élise GUILLERMET, Docteure en anthropologie, a travaillé sur la construction de l’« Orphelin et Enfant Vulnérable » (OEV) et sur sa prise en charge (Afrique). Elle est aujourd’hui responsable des études anthropologiques portant sur la vaccination à l’Agence de Médecine Préventive (France).

  • Art, écriture et modernité au féminin par Mary Ann CAWS & Anne REYNES-DELOBEL

    Cet ouvrage présente neuf artistes et écrivaines modernistes, connues ou moins connues, dans leur attitude de modernité : Judith Gautier, Dorothy Bussy, Suzanne Valadon, Emily Carr, Paula Modersohn-Becker, Dora Carrington, Isadora Duncan, Claude Cahun et Kay Boyle. Ces créatrices sont ici envisagées dans leur mode d'être historique, ce qui revient de fait à les détacher d’une pensée dualiste de l’altérité pour les resituer dans leur rapport de collaboration avec la réalité et l’actualité de leur temps. Or l’un des « lieux » où leur travail de création déploie sa dimension interactive et mobile est, quelque peu paradoxalement peut-être, la relation à l’écriture de soi, à divers degrés de l’intime. Pour toutes, en effet, ce mode d’écriture s’avère un médium décisif dans l’acte d’élaboration de soi-même et du présent à partir des virtualités et des potentialités du présent. Un large choix d’extraits de lettres, journaux ou autres écrits autobiographiques, pour la plupart inédits ou proposés dans de nouvelles traductions, permet d’approcher au plus près ce processus qui participe d’une recherche sans concession et requiert une faculté à se mouvoir de manière labile entre regard de l’autre et perception de soi. Plus proche de l’expérimentation que de l’expérience, l’écriture s’appréhende en premier lieu comme la recherche d’une vérité dont le texte ou le tableau (ou la photographie, ou la danse) ne sont que des incarnations toujours en devenir. Dans la perspective choisie par cet ouvrage, elle est aussi le moteur privilégié d’une exploration à la fois transnationale et plurielle d’un imaginaire du modernisme et de la modernité au féminin.

  • Alternative, indépendance, auto-édition

    par Christophe DONY, Tanguy HABRAND et Gert MEESTERS (éds)

    En confrontant logiques de champs et de marchés, stratégies de légitimation et discours sociaux, culturels, politiques ou encore esthétiques, ce volume interroge l’apparition et les usages complexes de la notion de dissidence dans la bande dessinée contemporaine. Quelles formes prennent des pratiques éditoriales ou artistiques en rupture avec une certaine idée de l’ordre établi ? Comment déterminer les lignes de force et contradictions d’une (contre-)culture le plus souvent consciente d’elle-même ? À quels niveaux s’opèrent les échanges symboliques entre discours artistiques et discours critiques ? Prenant appui sur les démarches d’artistes et de structures éditoriales qui se réclament le plus souvent de l’alternatif ou de l’indépendance, cet ensemble de réflexions critiques explore des phénomènes du monde – dans son acception la plus large – de la bande dessinée.

    Erwin Dejasse, Le regard cosmopolite et rétrospectif de la bande dessinée alternative Tanguy Habrand, Les Indépendants de la bande dessinée : Entre édition établie et édition sauvage Charles Hatfield, Do Independent Comics Still Exist in the US and Canada? Jean-Matthieu Méon, Tisser d’autres liens ? Pratiques éditoriales et discours critique de l’éditeur PictureBox : Indépendance et champ de la bande dessinée Christophe Dony, Reassessing the Mainstream vs. Alternative/Independent Dichotomy, or, the Double Awareness of the Vertigo Imprint Rudi de Vries, Balancing on the “Clear Line:” Between Selecting and Being Selected Independent Comics Publishing in the Netherlands: The Case of Joost Swarte and Oog & Blik Gert Meesters, The Reincarnation of Independent Comics Publishing in Flanders in the 21st Century: Bries and Oogachtend as Deceivingly Similar Cases Sylvain Lesage, L’édition sans éditeurs ? La bande dessinée franco-belge au prisme de l’auto-édition, années 1970–1980 Benoît Berthou, Pour une autre commercialisation de la bande dessinée : Étude sur La Gazette du Comptoir des Indépendants Thierry Groensteen, De l’An 2 à Actes Sud, une alternative à l’alternative Témoignage d’un éditeur Christophe Dony works as an assistant in the Department of Modern Languages and Literatures at the University of Liège, Belgium. His research focuses on the functions of inter- and hypertextuality in American comics. Tanguy Habrand est assistant à l’Université de Liège au sein du Département des Arts et Sciences de la Communication. Associé au CELIC (Centre d’Étude du Livre Contemporain), il mène une thèse consacrée à l’édition indépendante. Gert Meesters is assistant professor of Dutch at the University of Lille 3, Charles-de-Gaulle in France. He co-edited L’Association, une utopie éditoriale et esthétique (2011). His current research focuses on the stylistics of Belgian and French comics.
  • Traces 21

    25,00 
    par COLLECTIF Jean-Louis DUMORTIER, La Marie du port pas à pas Bill ALDER, Sens et réticence dans La Marie du port Paul MERCIER, Le Déménagement, seulement un best-seller ? Dr. Christian NEYS, Jouer avec la ligne ou un devoir d’inconscient Laurent FOURCAUT, Monsieur Gallet, décédé. Du roman faussaire à l’écrivain roi : une rédemption Michel LEMOINE et Laurent DEMOULIN, Picpus et ses doubles Jean-Baptiste BARONIAN, L’homme qui ne voulait pas lâcher ses mots Jean-Paul FERRAND,  Lire Simenon, un plaisir poétique ? Benoît LEMLIN, Maigret tend un piège : les aléas du désir mimétique Françoise PAULET-DUBOIS, L’eau et le feu dans « Le châle de Marie Dudon » de Georges Simenon Denis SAINT-AMAND, Hommage américain
  • Les ambivalences du réel

    par Anthony GLINOER & Michel LACROIX

    Présentation du volume

    Volontiers snobé par les écrivains, qui pourtant l’ont souvent pratiqué, le roman à clés est suspect. Il ne l’est pas moins aux yeux des universitaires adeptes de l’herméneutique textuelle, qui le réduisent ordinairement à une opération de cryptage par l’écriture et de décryptage par la lecture. Trouver les bonnes clés (noms, lieux, événements) et les ajuster aux bonnes serrures seraient les seuls gestes appelés par ces romans lus en détournant la tête. À rebours de cette double doxa, qui simplifie les mécanismes du genre et l’identifie à un seul de ses nombreux avatars, les contributeurs au présent volume ont relevé le défi d’examiner vraiment, en les prenant au sérieux, un corpus diversifié de romans à clés — de Balzac à Jean-Benoît Puech et Olivier Rolin en passant par Rachilde, Proust et Simone de Beauvoir —, à côté d’autres formes de travail sur la référentialité telles que l’autofiction, les notices biographiques des dictionnaires parodiques, les biographies imaginaires ou encore la métafiction dans le cinéma de Woody Allen. L’attention se trouve ici portée non seulement sur le fonctionnement des œuvres retenues, mais aussi sur les dérèglements, les pratiques ludiques et les enjeux de pouvoir qui s’y cachent. Loin d’être une simple transposition de potins littéraires, le roman à clés ouvre ainsi sur une réflexion touchant aux frontières entre fiction et référence au réel.

    Notice des éditeurs

    Anthony GLINOER est professeur agrégé à l’Université de Sherbrooke et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’histoire de l’édition et la sociologie du littéraire.

    Michel LACROIX est professeur à l’Université du Québec à Montréal.

    Ils sont tous deux membres du Groupe de recherche sur les médiations littéraires et les institutions (legremlin.org), à l’origine de travaux sur les sociabilités imaginées (Tangence, 80, 2006), la bohème (Bohème sans frontière, 2010) et les Imaginaires de la vie littéraire (avec B.-O. Dozo, 2012).

  • Sous la direction de Corinne BONNET & Gabriella PIRONTI

    Après avoir envisagé les relations entre polythéisme et poésie épique dans un premier volume collectif et les enjeux de l’anthropomorphisme dans un deuxième, ce troisième temps de l’exploration des dieux d’Homère s’attache aux appellations divines. La grande versatilité des formes adoptées par les dieux se construit, en effet, et s’exprime également à travers les multiples stratégies de leur nomination : les noms, épithètes, qualifications, bref les attributs onomastiques qu’on leur prête, ainsi que leurs agencements, constituent l’une des formes principales de la représentation hellénique du divin, dans les poèmes homériques et au-delà. Les attributs onomastiques des dieux d’Homère renvoient à des qualités, des espaces, des modalités d’action, des domaines d’intervention ou encore des contextes rituels, et ils font l’objet d’une combinatoire qui explore, dans un jeu subtil de variations et de reprises, le tissu polythéiste du monde. Complexes et relationnels, les epōnymiai forment bien, comme le rappelle Hérodote par référence à Homère et Hésiode, un élément clé des systèmes polythéistes. L’examen du dossier homérique et de ses échos, proches et lointains, dans les textes comme dans les images, permet de questionner les noms des dieux comme un langage polysémique, susceptible d’évoluer au gré des contextes d’énonciation. Loin d’être un ornement ou une simple étiquette, les attributs onomastiques fabriquent les dieux dans la poésie archaïque et ne cessent de les reconfigurer en circulant d’un contexte à l’autre dans les traditions de la Grèce antique, en une sorte de pulsion de la mémoire culturelle.

    Table des matières (PDF)
  • Gabriella PIRONTI, Corinne BONNET (éd.)

    Les dieux d’Homère ne sont pas de simples personnages littéraires, mais des constructions poétiques complexes qui, par le truchement du corps et de la parole, font agir les divinités honorées par les Grecs. Dans une enquête polyphonique, ce volume se propose de mettre en lumière les traits spécifiques du polythéisme homérique et les particularités de la représentation du divin telles qu’elles ressortent des poèmes. Dans les neuf chapitres qui composent l’ouvrage, une grande attention est réservée à l’intrigue narrative qui voit les dieux de l’Olympe interagir avec les créatures mortelles et influencer leur destin, mais aussi à la structure même du monde divin, avec son fonctionnement et ses tensions, et à la religion vécue par les protagonistes des poèmes, à travers l’analyse des rites, des lieux et des acteurs du culte. En restaurant une lecture intégrale des poèmes homériques, les auteurs examinent les formes changeantes des dieux, leurs stratégies entre l’Olympe et la terre, et la manière dont le déroulement du récit fait s’entrecroiser sans cesse les actions divines et les vicissitudes humaines, des murailles de Troie aux rivages d’Ithaque. En retrouvant les dieux, c’est la poésie épique elle-même qu’on redécouvre, ainsi que sa formidable capacité à s’inscrire dans les référents culturels de l’auditoire autant qu’à le surprendre.

    Table des matières

    Introduction (Corinne BONNET & Gabriella PIRONTI) Raconter les puissances divines I. Visibilité, invisibilité et identité des dieux (Maurizio BETTINI) II. Des couleurs et des sens : percevoir la présence divine (Adeline GRAND-CLÉMENT) III. De l’éros au récit : Zeus et son épouse (Gabriella PIRONTI) Entre l’Olympe et la terre IV. Les dieux en assemblée (Corinne BONNET) V. Iris et Hermès, médiateurs en action (Carmine PISANO) VI. Le rituel : communiquer avec les dieux (Vinciane PIRENNE-DELFORGE) De la guerre au salut VII. Conflits des dieux, guerre des héros (Pascal PAYEN) VIII. Le choix d’Aphrodite et les causes de la guerre (David BOUVIER) IX. Quand un dieu sauve (Miguel HERRERO DE JÁUREGUI)

    Bibliographie

    Index

  • Las verdades de una subalternista Kristine Vanden Berghe

    Sobre Cartucho y Las manos de mamá, los dos libros hermanos que escribiera sobre la Revolución mexicana, Nellie Campobello afirmó que en ellos no hacía otra cosa que decir la verdad. Sin embargo, en ambos textos mezcla la realidad y la ficción de tal manera que genera dudas sobre si es más apropiado leerlos en clave literaria-ficticia o histórica-autobiográfica. En ellos la verdad no resiste a la comprobación empírica, sino que debe entenderse como una promesa de representar los hechos a partir de una perspectiva ideológica “verdadera”. Esta perspectiva es consecuentemente subalternista y la autora pinta al pueblo subalterno de tal forma que suscite simpatía hacia su causa.

    Lo logra en primer lugar gracias a sus elecciones formales, entre las cuales destacan la elipsis, el desorden narrativo y la parataxis. Demostramos que estos recursos estilísticos, acordes con el referente del discurso, allegan su obra al estilo primitivo y a la escritura errante, y emparentan su lenguaje con aquel del Antiguo Testamento y los corridos, pero también con la obra de Juan Rulfo de la cual es un antecedente importante.

    A generar comprensión hacia las personas subalternas contribuyen igualmente los retratos que les pinta en términos de afectos. La gente del pueblo, los jóvenes que entran en la Revolución y las personas que sufren hambre representan una comunidad emocional que se deja afectar y que “piensa con el corazón”. Contrasta con otra que, fría y racional, es integrada por quienes ejercen mal su autoridad.

    Entre los personajes de Campobello destaca una galería de mujeres — especialmente la narradora Nellie, su madre Rafaela y Nacha Ceniceros — que se retratan en función de su fortaleza y resiliencia, pero también de su espíritu de venganza y de su vitalismo. Este gusto por la vida y sus placeres apunta a la filosofía del vitalismo de Nietzsche, un filósofo bien conocido y muy leído en el México de su época.

    Los recursos estilísticos y los retratos de sus personajes desde el punto de vista de los afectos son los principales objetos del presente estudio que procura demostrar que en la obra de Campobello vienen estrechamente vinculados estilo e ideología, acciones y emociones, principios políticos y códigos éticos.

    Kristine VANDEN BERGHE es profesora titular de Lengua española y letras hispanas en la Université de Liège. Su investigación se enfoca en la literatura hispanoamericana de los siglos XX y XXI, con un énfasis en la narrativa mexicana y colombiana. Ha publicado artículos en numerosas revistas académicas y en esta serie “Littératures” ha editado con Catalina Quesada el volumen titulado El libro y la vida (2019) sobre la obra de Héctor Abad Faciolince; y, con Nicolas Licata y Yanna Hadatty Mora, Tradición y transgresión (2023), acerca de la escritora Guadalupe Nettel. Después de Homo ludens en la revolución (Iberoamericana/Vervuert/Bonilla 2013), este es el segundo libro que dedica a la obra de Nellie Campobello.

  • Dragon Ball

    25,50 
    une histoire française par Bounthavy SUVILAY

    Dragon Ball n’est pas qu’un manga créé par Akira ­Toriyama en 1984. L’univers de fiction s’étend sur une multitude de supports et il se déploie aujourd’hui encore à travers diverses continuations et séries dérivées. La diffusion de son adaptation animée à la télé­vision est même à l’origine du développement des mangas traduits en France. Les productions contem­poraines prennent d’ailleurs en compte l’importance graduelle des publics occidentaux à mesure que le marché intérieur japonais décline.

    Lors des circulations de produits culturels, les acteurs des sociétés locales occupent une position de récep­teurs premiers. Ils interprètent l’œuvre selon le para­digme de lecture de leur pays et ils n’ont pas toujours accès à l’histoire des genres dans laquelle s’inscrit l’objet source. Leurs préconceptions déterminent la manière dont celui-ci est traduit et remodelé. Plu­sieurs stratégies se sont succédées afin d’adapter les objets culturels étrangers aux conventions hexa­gonales. Elles correspondent à des réceptions diver­gentes, chacune produisant des écarts esthétiques qui font émerger un nouveau cadre de compréhen­sion. Ces modifications manifestent les successions d’horizons d’attente de ce premier public (nouvelle traduction, réédition). En retour, ces objets culturels transformés ont modifié à la fois cet environnement cible et l’écosystème source. Les adaptations occiden­tales circulent vers l’Asie et changent à leur tour les conventions de production et de réception.

    Prenant appui sur les productions liées à Dragon Ball, cette étude montre comment les adaptations et les circulations internationales modifient les objets culturels. En ce sens, l’objet matériel témoigne de la concrétisation d’un cadre de compréhension. Il est un dispositif rendant visible l’articulation entre production, diffusion et réception. Il concrétise un dialogue où les différents publics renégocient le réfé­rent et les manières de l’appréhender. L’histoire des réceptions permet ainsi de saisir les processus his­toriques ayant conduit à ces transformations culturelles.

    Agrégée de Lettres modernes, Bounthavy Suvilay est docteur en Littérature. Ses recherches portent sur les transformations liées aux adaptations des récits de fiction dans différents médias et leurs impacts sur les réceptions divergentes des œuvres selon les pays. Spécialiste du jeu vidéo, elle a également publié Indie Games – Histoire, artwork, sound design des jeux vidéo indépendants (Paris, Bragelonne, 2018).

  • Stock épuisé
    ÉPUISÉ Évolutions, passages, ouvertures par Marion COLAS-BLAISE

    Si, dans l'espace francophone, la notion d'énonciation est approchée sous des angles différents, notamment par les linguistiques de l’énonciation et par la sémiotique, en quoi mérite-t-elle d’être réexaminée ? Cet ouvrage propose une vue d’ensemble des inflexions théoriques majeures qu’elle a connues au cours des soixante dernières années, des travaux marquants, en montrant, surtout, comment la sémiotique « postgreimassienne » à la fois prend appui sur la sémiotique développée par Algirdas Julien Greimas et par les chercheurs regroupés autour de lui et explore de nouvelles voies. Fidèle à la vocation interdisciplinaire de la sémiotique, le livre cherche à faire dialoguer la sémiotique avec la linguistique, mais aussi avec la philosophie et l’anthropologie. Le texte comme tout de sens et ses réécritures, mais aussi la textualisation, c’est-à-dire la dynamique à la base du « devenir un texte », avec ses passages et ses transversalités, sont au cœur de la réflexion. Le texte est abordé également du point de vue de sa matérialité et de son support, ainsi que de son statut, par exemple celui de l’œuvre d’art. Tout au long de l’ouvrage, les hypothèses sont mises à l’épreuve de nombreuses études de cas : des textes littéraires (Yann Andréa, Michel Butor), des énoncés syncrétiques (Annie Ernaux et Marc Marie), des tableaux et des collages (Paul Klee, Andy Warhol, Elaine Sturtevant, Cy Twombly), des photographies et compositions (Edward Steichen, Jeff Wall), des hyperphotos (Jean-François Rauzier), des œuvres nanoartistiques (Susumu Nishinaga), un vidéoclip (Rino Stefano Tagliafierro), ou encore des écrits littéraires sur papier imitant les stratégies de l’hypertextualité numérique (Éric Sadin).

    Professeur émérite de linguistique et de sémiotique à l'Université du Luxembourg, Marion Colas-Blaise est l'auteur de nombreuses publications, dans les domaines de la sémiotique théorique, littéraire et visuelle, des linguistiques de l’énonciation, de la stylistique et de l’analyse des discours. Entre autres, elle a codirigé L’énonciation aujourd’hui, un concept clé des sciences du langages (Lambert-Lucas, 2016) et « Re- ». Répétition et reproduction dans les arts et les médias (Mimésis, 2021).

  • Sacré, Temps, Héros, Magie par Jean-François BERT (dir.)

    Henri Hubert (1872-1927) est une figure importante de la période qui a vu le développement de l’anthropologie et de la sociologie des religions. Proche d’Émile Durkheim, il fut aussi l’ami de Marcel Mauss avec lequel il signa deux études majeures sur le sacrifice (1899) et sur la magie (1904). Les analyses de cet auteur prolifique se situent à la croisée de l’histoire et de l’anthropologie, de la linguistique et de l’archéologie, de l’histoire des religions et de l’orientalisme. Mais ses travaux n’ont pas connu la postérité de l’oeuvre de Mauss, en dépit de la richesse des perspectives comparatives qu’Hubert y développe, et surtout de leur indéniable actualité. Qu’il aborde la question de la magie dans l’antiquité, celles du sacré, du temps ou encore des héros, Hubert étonne par sa largeur de vue, par les perspectives novatrices qu’il déploie, et par sa solide érudition. La réédition de quelques textes majeurs signés par Henri Hubert offre l’occasion de mieux comprendre l’importance de ce chercheur injustement négligé dans les débats qui agitent, en ce début du XXIe siècle, la réflexion sur les questions religieuses.

  • L’Ouest fictionnel chez Gustave Aimard et Emilio Salgari par Luca DI GREGORIO Présentation du volume

    Cet ouvrage pose deux questions relatives aux « matières de l’Ouest » : (1) S’est-il façonné en Europe une imagination propre des Grands Espaces et, si oui, quelles en furent les principales options éthiques, esthétiques et narratives ? (2) Qu’est-ce qui singularise les thèmes, les intrigues et les personnages privilégiés de cette écriture européenne par rapport à l’imagerie — surexploitée depuis Hollywood — impliquant le cow-boy, le shérif, ou encore les squatters et settlers de la Conquête de l’Ouest ? Le couple wilderness/western — mobilisé ici à des fins dialectiques et non dualistes — débroussaille quelques-unes des pistes herméneutiques d’une production romanesque méconnue. En s’appuyant sur un sous-genre pour ainsi dire oublié du récit aventureux du xixe siècle, l’auteur explore les visages d’un Ouest fictionnel qui, grâce au recul européen, a su se parer d’intéressants lieux d’indépendance et de dynamiques insoupçonnées. Dans l’intervalle entre le wilderness, univers agrégeant l’hygiénisme libertin des Lumières et le spiritualisme romantique, et le western, imaginaire de l’allant national, modelé par et pour l’autonomisation culturelle des USA, mais aussi sous l’effet d’un tiraillement souterrain entre l’exemple colonial français et la Conquête pionnière de l’Ouest, ce sont des oppositions, des débats et des mélanges du plus haut intérêt qui se firent jour dans la France et l’Italie de 1858-1910. Les romans de Gustave Aimard et Emilio Salgari interviennent dans ce contexte, quoiqu’à des titres très différents (l’un grand consolidateur générique, l’autre compositeur original et articulateur d’imaginaires), comme les jalons d’une histoire des formes appropriatives de l’espace-réceptacle ouestien. À bien des égards, un tel parcours ajoute ses sinuosités et ses enjeux spécifiques à l’historiographie strictement américaine : il y apparaît en effet que l’Europe, relativement à l’Ouest, parvint à se faire successivement laboratoire et carrefour imaginaires.

    Notice de l'auteur

    Luca DI GREGORIO, a étudié les langues et littératures françaises et romanes à Namur et à Bruxelles. Après quelques années d’enseignement du français dans le secondaire, il poursuit un doctorat à l’Université de Liège portant sur l’écriture aventureuse de l’Ouest américain en Europe (1850-1914). Son mémoire de Master, couronné par le prix de la BILA de Chaudfontaine en 2011, est à l’origine du présent ouvrage.

  • par COLLECTIF

    Numéro 2 : La sémiotique, entre autres Puisqu’elle prend pour objet les processus de signification, sans exclusive quant à leurs supports, leurs fonctions ou leurs circulations, la sémiotique est forcément une discipline transversale. Sa force de proposition sur le plan théorique tient précisément à ce qu’elle se nourrit des avancées de tous les secteurs de la recherche, tant en sciences humaines qu’en sciences exactes ou de la nature, pour les féconder en retour. C’est cette position dialogale que le présent dossier souhaite éclairer, en situant la sémiotique face aux principales disciplines qui l’utilisent aujourd’hui (ou l’ont utilisée hier) comme outil conceptuel ou méthodologique et qui en retour en interrogent et réorientent le projet de connaissance. Venus des sciences cognitives ou de l’histoire de l’art, des mathématiques, de la biologie, des sciences sociales ou de la théorie des médias, neuf chercheurs non sémioticiens et d’excellence internationale traiteront donc de la place actuelle de la sémiotique dans leurs disciplines respectives. Ces outputs du projet sémiotique, chaque article en mesure les apports bénéfiques comme les aspects plus critiqués ou critiquables, avec l’objectif de saisir ce qui fait de la sémiotique l’un des principaux axes transdisciplinaires dans le champ souvent trop cadastré de la recherche scientifique.

    Issue 2 : Semiotics, among others Since its object is the process of signification, making no distinction between the different supports, their functions or their forms of circulation, semiotics is necessarily a transversal subject. Its theoretical force is precisely due to the contributions brought by the research on various areas, both in humanities and in science, which in turn are nourished by the theoretical advances offered by semiotics. This dossier aims to bring light to this dialog insofar as it situates semiotics in relation to the main disciplines that make use of its theoretical framework (today and in the past) as a conceptual tool or method, but also question and redirect its research project. Coming from cognitive sciences or art history, mathematics, biology, social sciences, or media theories, nine researchers, non-semioticians, of international excellence, will address the question of the place of semiotics in their respective fields. As outputs of the semiotic project, each article assesses the contributions as well as the most criticized (or questionable) aspects, with the purpose of understanding what makes semiotics one of the main trans-disciplinary axis in the often segmented field of scientific research.

    Table des matières

    Dossier

    1. Philosophie - Jean-François Bordron, Le discours spéculatif 2. Sciences Cognitives - Per Aage Brandt, What Is Cognitive Semiotics ? A New Paradigm in the Study of Meaning - Jean Petitot, The Morphodynamical Turn of Cognitive Linguistics 3. Esthétique et Théorie de l'Art - Pierluigi Basso Fossali, Actualités esthétiques, questions sémiotiques. Quelques controverses autour du domaine de l’art - Georges Roque, Sémiotique visuelle et histoire de l’art. Témoignage 4. Théorie des Médias - François Jost, Pour une séméiologie des médias 5. Cultural Studies - Jan Baetens, Mon Grand Tour en sémiotique. La sémiotique vue depuis les cultural studies 6. Sciences Sociales - Alain Eraly, Quelle sémiotique pour quelle théorie sociale ? 7. Sciences de la Vie - Denis Bertrand et Bruno Canque, Sémiotique et biologie. Le « vivant » sur l’horizon du langage

    Varia Claude Zilberberg, Des modes sémiotiques aux valeurs Jean Fisette, Pour une pensée du signe photographique. La question de l’objet de l’image Francis Édeline et Jean-Marie Klinkenberg (Groupe μ), Pourquoi y a-t-il du sens plutôt que rien ? Abrégé de sémiogénétique Interview–Overview Göran Sonesson, Semiotics Inside-Out and/or Outside-In. How to Understand Everything and (with Luck) Influence People

  • par COLLECTIF

    Numéro 1 : Cartographie de la sémiotique actuelle Ce premier numéro couvre sept questions essentielles de la recherche actuelle, illustrant le positionnement du projet sémiotique, notamment à l’aune de ce qui a été publié dans les dix dernières années et qui a ouvert de nouveaux horizons non seulement dans les parcours de la discipline, mais aussi dans les dialogues interdisciplinaires qu’elle entretient avec la linguistique, la philosophie, l’esthétique, les sciences cognitives, la communication et les sciences sociales. De ce point de vue, ce premier numéro ambitionne à dresser une cartographie systématique des nouvelles propositions théoriques en sémiotique : la question du corpus, la vaste problématique de l’énonciation, l’étude du visuel, le rôle de l’image dans le discours scientifique, le rapport des objets avec le quotidien et avec l’esthétique, la question de la médiation de l’art et des médias, l’apport de la sémiotique à la question de la connaissance. La rubrique Varia comprend trois études engagées portant respectivement sur la sémiotique de la perception, sur un motif iconographique transmédiatique et sur une pratique de jeu.

    Issue 1 : Mapping Current Semiotics This first issue covers seven essential questions about current research, positioning the semiotic project, with a particular focus on research published over the last ten years that has opened up new horizons not only in the discipline, but also in the inter-disciplinary dialogues it entertains with linguistics, philosophy, aesthetics, cognitive sciences, communication and social sciences. From this point of view, the first issue aims to set out a systematic mapping of new theoretical propositions in semiotics: the question of a corpus, the vast problematic area of enunciation, the study of the visual, the role of the image in scientific discourse, the relation of objects to daily life and aesthetics, the question of the mediation of art and media, and the contribution of semiotics to the question of knowledge. The “Varia” section is composed of three studies which deal respectively with the semiotics of perception, a trans-media iconographic motif and a game-playing exercise.

    Table des matières Dossier 1. Corpus - François Rastier, Sémiotique et linguistique de corpus 2. Énonciation - Marion Colas-Blaise, L’énonciation à la croisée des approches : Comment faire dialoguer la linguistique et la sémiotique? 3. Visuel - Jean-Marie Klinkenberg, La sémiotique visuelle : Grands paradigmes et tendances lourdes 4. Image & Science - Maria Giulia Dondero, Sémiotique de l’image scientifique 5. Design - Anne Beyaert-Geslin, Les chaises : Prélude à une sémiotique du design d’objet 6. Médiations - Gian Maria Tore, Médias et art dans les questionnements disciplinaires actuels et dans l’approche sémiotique 7. Savoirs - Sémir Badir, Sémiotique de la connaissance Varia Jean-François Bordron, Perception et expérience Pierre Boudon, La main comme être collectif Jacques Fontanille, Une corde pour tout échange : L’invention de la valeur en interaction Interview–Overview Per Aage Brandt, Remarques sémiotiques
  • par COLLECTIF

    Numéro 3 : L’institution de la sémiotique : recherche, enseignement, professions Après avoir traité du « contenu » et de l’« environnement » actuels du projet sémiotique dans ses deux premiers numéros, la revue propose, dans ce troisième numéro, une investigation de nature socio-institutionnelle. À l’heure actuelle, une étude institutionnelle de la discipline manque encore. Il est sans doute significatif qu’aucune contribution historique n’envisage cet aspect des choses et que la réflexion épistémologique en la matière élude systématiquement la question de ses propres déterminations sociales. Or, il paraît évident que ces déterminations ont un impact sur les orientations du programme scientifique. L’objectif de ce dossier est de les mettre au jour. Une première section envisage la portée de la sémiotique hors de ses ancrages universitaires traditionnels. Les métiers de la sémiotique sont effet aujourd’hui toujours plus variés, du marketing à l’architecture, en passant par la « psycho-sémiotique » et les médias. Pour tous ces domaines, on peut se demander quels profils d’acteurs se recommandent de la sémiotique, en quelle proportion, et avec quels bénéfices. On peut aussi plus globalement s’interroger sur le(s) rôle(s) citoyen(s) de la sémiotique : quels apports représente-t-elle pour la société civile ; quelle est sa place dans la formation intellectuelle générale des hommes et des femmes d’aujourd’hui ? La deuxième section est centrée sur l’enseignement de la discipline, les formes de son intégration dans les cursus d’étude (au Brésil, en France), mais aussi la rhétorique spécifique par laquelle elle se diffuse en manuels auprès des étudiants ou du public non spécialisé. Il va de soi que ces ancrages pédagogiques sont étroitement liés à des ancrages géographiques. La troisième section choisit plus particulièrement de mettre en lumière les spécificités structurelles de telle ou telle zone du paysage sémiotique international. Enfin, des témoignages adoptant cette fois un point de vue individuel (et assumé comme tel) permettront d’incarner les différentes tendances décrites aux points précédents dans des trajectoires particulières : qui fait de la sémiotique ? dans quel cadre institutionnel ? avec qui comme voisins ? avec quelle formation intellectuelle de départ et selon quel itinéraire ? quelle justification la sémiotique trouve-t-elle dans ce parcours ? quels objectifs sert-elle / a-t-elle servi ? Voilà la série des questions qui ont animé la réalisation de ce dossier.

    Issue 3: The Institution of Semiotics: Research, Teaching, Professions After having covered the “system” and the “environment” existing at present as regards the semiotic project in the first two issues, the current issue of this journal, the third, now proposes an investigation in social and institutional terms. At the present time we still lack an extensive institutional study of the discipline. It is undoubtedly significant that no historical contribution has focused on this aspect of things and that epistemological reflection of the matter has avoided focusing in a systematic way on the question of its own social determinations. It appears evident that these determinations have an effect on the orientations of the scientific programme. The objective of the present examination is to bring these to light. The first section considers the possible range of semiotics beyond the traditional mainstays of university study. Occupations involving semiotics are in fact today more varied than formerly, extending from marketing to architecture, and including “psycho-semiotics” and media studies. In all these areas, one may ask what sorts of actors are apt for semiotics, in what proportion, and with what positive results. One may also in a more global manner ask questions about the role(s) played by semiotics in civil society: what contribution does it offer civil society; what is its place in general intellectual instruction for men and women of today? A second section is focused on teaching in the discipline, the forms of its integration into programmes of study (in Brazil, in France), and also on the specific rhetoric through which it is diffused, in manuals for students or for non-specialists. It goes without saying that these pedagogical foci are closely linked to geographical considerations. The third section concentrates more particularly on displaying structural specificities of one or another zone of the international landscape of semiotics. Finally, testimony given this time from an individual point of view (and assumed as such) allow us to give examples of different tendencies described in preceding sections, proceeding along particular trajectories: who does semiotics? In what institutional context? Working beside what neighbours? In connection with what intellectual preparation, what point of departure, in accordance with what plan going forward? What justification does semiotics obtain along this path? What objectives serve or are served by it? This is the series of questions that has motivated the realisation of the present investigation.

    Table des matières

    Dossier

    1. Les sémiotiques, une pratique sociale Jean-Marie Klinkenberg, Ce que la sémiotique fait à la société, et inversement Bernard Darras, Qui sont les sémioticiens et que font-ils ? Enquête sur leurs relations avec le design et des médias 

    2. Enseigner les sémiotiques Carolina Lindenberg Lemos, Jean Cristtus Portela, Mariana Luz Pessoa de Barros, Le soin de la formation. L’institutionnalisation de la sémiotique au Brésil François Provenzano, Institutiones semioticæ. L’enseignement des manuels

    3. Variations géographiques Diana Luz Pessoa De Barros, Directions et rôles de la sémiotique en Amérique du sud. Premières réflexions Raúl Dorra, María Isabel Filinich, Iván Ruiz, Luisa Ruiz Moreno, María Luisa Solís Zepeda, Trajectoire et perspectives du Programme de Sémiotique et Études de la Signification (SeS)   Marcel Danesi, The Institutionalization of Semiotics in North America 

    4. Traversées Eero Tarasti, Can Semiotics be Organized? Observations over a 40-year Period    Anne Hénault, L’héritage de Greimas entre mission et projet   Ivan Darrault-Harris, La psychosémiotique. Naissance, adolescence et maturité institutionnelles Xóchitl Arias Gonzalez, La sémiotique, le design et les autres. Concours de circonstances ou concours de compétences ?

    Varia Nicole Pignier, La transposition des textes sur papier vers les supports numériques mobiles. Quels enjeux sémiotiques ? Anna Ambra Zaghetto, Musical Visual Vernacular. How the deaf people translate the sound vibrations into the sign language. An example from Italy Claudio Paolucci, Sens et cognition. La narrativité entre sémiotique et sciences cognitives

  • Actes du colloque du 2-3-4 juin 2016 à l’université de Paris Nanterre

    par Vincent LAISNEY (dir.)

    Les Souvenirs littéraires se différencient des Mémoires historiques par la matière traitée (les écrivains et leur microcosme) et la période couverte (1850-1950). Un auteur relate en témoin ce qu’il a vu et entendu au sein du milieu littéraire qu’il fréquentait jadis : tels sont les paramètres les plus apparents de ce qui constitue un genre à part entière, dont la valeur n’est pas que documentaire. Au-delà des anecdotes qu’il procure, le corpus très abondant de ces Souvenirs intéresse en effet aussi bien l’histoire et la sociologie de la littérature que l’analyse des figurations de la vie littéraire. Le présent ouvrage s’emploie à cerner la poétique particulière de ce genre à partir d’un large éventail de témoignages sur le romantisme, le Parnasse, le naturalisme, le symbolisme et le surréalisme. Il rassemble à cet effet — débats compris — les actes d’un colloque qui s’est tenu en 2016 à l’Université de Paris Nanterre. Contributions et interventions de Jean-Pierre Bertrand, Patrick Besnier, Laurence Campa, Antoine Compagnon, Pierre-Jean Dufief, Pascal Durand, Luc Fraisse, Adrien Frenay, Emmanuel Giraud, Anthony Glinoer, Jean-Marc Hovasse, Martine Lavaud, Dominique Maingueneau, Michel Murat, Alain Pagès, Antoine Piantoni, Jean-Michel Pottier, Thierry Poyet, Corinne Saminadayar-Perrin, Tiphaine Samoyault, Julien Schuh, Yoan Vérilhac, David Vrydaghs, Damien Zanone.

    Vincent LAISNEY est maître de conférences à l’Université de Paris Nanterre. Spécialiste des sociabilités littéraires au xixe siècle, il est l’auteur, entre autres ouvrages, de L’Âge des cénacles (avec A. Glinoer, Paris, Fayard, 2013) et d’un essai sur la lecture à voix haute en petit comité : En lisant en écoutant (Bruxelles, Impressions Nouvelles, 2017).

  • par Sémir BADIR & Maria Giulia DONDERO (dirs)

    L’image peut-elle nier ? La question est en apparence toute simple et attendrait une réponse catégorique, oui ou non. Si pourtant, dans le présent ouvrage, des linguistes, des sémioticiens, des philosophes, des spécialistes des arts visuels et audiovisuels se sont penchés sur cette question, c’est qu’en réalité tout fait problème en elle. Car répondre à une telle question, cela consisterait d’abord à déterminer les conditions dans lesquelles elle se pose. Qu’appelle-t-on « nier » et qu’appelle-t-on « image » ? Et selon quel corpus d’images ? Peut-on donner une réponse unique à la diversité de ses domaines d’usage : les arts, les religions et les sciences, ainsi que de ses genres (portrait, nature morte, etc.) ? Les contributeurs du présent volume explorent différentes sortes de supports médiatiques et d’objets visuels : expériences picturales contemporaines, photographie, films, peinture chinoise, mais aussi peinture religieuse médiévale, pictographies esquimaudes de la fin du XIXe siècle ou hiéroglyphes égyptiens. Une première partie, intitulée « L’énonciation en image », explore les relations entre la négation dans l’image et la théorie de l’énonciation comme celle-ci est revisitée par la sémiotique contemporaine. Une seconde, ayant pour titre « Du langage verbal aux images », s’attache à des comparaisons entre les sens de la négation dans différentes langues et grammaires et leurs cultures visuelles respectives. Les comparaisons inévitables avec d’autres lieux d’exercice de la négation — à savoir les langages formels et les langues verbales — et l’examen des transferts conceptuels non moins indispensables que ces comparaisons suscitent mettent ainsi à l’épreuve d’une question le statut ontologique de l’image.

    Sémir BADIR, maître de recherches du FNRS à l’Université de Liège, est un linguiste spécialisé en sémiotique. Son projet intellectuel est celui d’une épistémologie conforme aux pratiques discursives du savoir. Son dernier ouvrage : Épistémologie sémiotique. La théorie du langage de Louis Hjelmslev (2014).

    Maria Giulia DONDERO, chercheure qualifiée du FNRS à l’Université de Liège, est spécialiste de sémiotique et rhétorique visuelle. Son dernier ouvrage : Des images à problèmes. Le sens du visuel à l’épreuve de l’image scientifique (avec J. Fontanille), Limoges, 2012.

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