• Las verdades de una subalternista Kristine Vanden Berghe

    Sobre Cartucho y Las manos de mamá, los dos libros hermanos que escribiera sobre la Revolución mexicana, Nellie Campobello afirmó que en ellos no hacía otra cosa que decir la verdad. Sin embargo, en ambos textos mezcla la realidad y la ficción de tal manera que genera dudas sobre si es más apropiado leerlos en clave literaria-ficticia o histórica-autobiográfica. En ellos la verdad no resiste a la comprobación empírica, sino que debe entenderse como una promesa de representar los hechos a partir de una perspectiva ideológica “verdadera”. Esta perspectiva es consecuentemente subalternista y la autora pinta al pueblo subalterno de tal forma que suscite simpatía hacia su causa.

    Lo logra en primer lugar gracias a sus elecciones formales, entre las cuales destacan la elipsis, el desorden narrativo y la parataxis. Demostramos que estos recursos estilísticos, acordes con el referente del discurso, allegan su obra al estilo primitivo y a la escritura errante, y emparentan su lenguaje con aquel del Antiguo Testamento y los corridos, pero también con la obra de Juan Rulfo de la cual es un antecedente importante.

    A generar comprensión hacia las personas subalternas contribuyen igualmente los retratos que les pinta en términos de afectos. La gente del pueblo, los jóvenes que entran en la Revolución y las personas que sufren hambre representan una comunidad emocional que se deja afectar y que “piensa con el corazón”. Contrasta con otra que, fría y racional, es integrada por quienes ejercen mal su autoridad.

    Entre los personajes de Campobello destaca una galería de mujeres — especialmente la narradora Nellie, su madre Rafaela y Nacha Ceniceros — que se retratan en función de su fortaleza y resiliencia, pero también de su espíritu de venganza y de su vitalismo. Este gusto por la vida y sus placeres apunta a la filosofía del vitalismo de Nietzsche, un filósofo bien conocido y muy leído en el México de su época.

    Los recursos estilísticos y los retratos de sus personajes desde el punto de vista de los afectos son los principales objetos del presente estudio que procura demostrar que en la obra de Campobello vienen estrechamente vinculados estilo e ideología, acciones y emociones, principios políticos y códigos éticos.

    Kristine VANDEN BERGHE es profesora titular de Lengua española y letras hispanas en la Université de Liège. Su investigación se enfoca en la literatura hispanoamericana de los siglos XX y XXI, con un énfasis en la narrativa mexicana y colombiana. Ha publicado artículos en numerosas revistas académicas y en esta serie “Littératures” ha editado con Catalina Quesada el volumen titulado El libro y la vida (2019) sobre la obra de Héctor Abad Faciolince; y, con Nicolas Licata y Yanna Hadatty Mora, Tradición y transgresión (2023), acerca de la escritora Guadalupe Nettel. Después de Homo ludens en la revolución (Iberoamericana/Vervuert/Bonilla 2013), este es el segundo libro que dedica a la obra de Nellie Campobello.

  • Contributions préparées pour le VIe colloque international de médecine vétérinaire antique et médiévale (Liège, 26-28 mars 2020) Textes rassemblés et édités par Marie-Hélène Marganne & Antonio Ricciardetto

    Le présent volume rassemble des contributions préparées pour le VIe colloque international de médecine vétérinaire antique et médiévale, qui aurait dû avoir lieu du 26 au 28 mars 2020 à l’université de Liège, si les mesures de confinement liées à la pandémie de COVID-19 n’avaient pas contraint à son annulation. Organisé autour du thème « Éditer, traduire et commenter les textes vétérinaires de l’antiquité et du moyen âge  », il a pour but d’étudier les modalités de la transmission des écrits vétérinaires. Les onze contributions qu’il rassemble illustrent les trois axes majeurs de l’édition scientifique : l’heuristique, à la recherche des manuscrits et des papyrus (A. Ricciardetto), et surtout l’ecdotique et l’herméneutique, avec plusieurs articles qui s’efforcent de reconstituer les sources d’un auteur ou d’une œuvre antiques, voire l’état de l’art vétérinaire à une époque donnée (V. Gitton-Ripoll, E. Beaujard), tandis que d’autres sont relatives à la lexicographie (M.-H. Marganne, M.T. Santamaría Hernández). Ces axes sont aussi représentés par les contributions consacrées aux textes de la période médiévale (M. Schwarzenberger, M. Pagano, A. Smets et B. Van den Abeele). Une attention particulière est accordée aux images qui, alors qu’elles donnent à voir directement l’animal, sa maladie et son soignant, sont généralement négligées dans les travaux sur l’histoire de la médecine vétérinaire (D. Gourevitch et F. Vallat, P. et L. Morpurgo).

    Comme le montre P.P. Koemoth dans ce qui restera son ultime article, la transmission des prescriptions et réceptaires peut parfois se perpétuer durant plusieurs millénaires, de l’Égypte pharaonique à aujourd’hui. C’est à la mémoire de ce regretté collègue, décédé en 2020, qu’est dédié le volume, qui inclut aussi l’In memoriam rédigé par S.H. Aufrère.

    Marie-Hélène Marganne est directrice honoraire du Centre de Documentation de Papyrologie Littéraire (CEDOPAL) de l’Université de Liège, où elle a enseigné la papyrologie littéraire, la paléographie grecque et la langue grecque jusqu’en 2020. À la fois philologue classique, papyrologue et historienne de la médecine, elle est l’auteur de nombreuses publications sur les papyrus médicaux, l’histoire de la médecine gréco-romaine et byzantine, le livre et les bibliothèques antiques. Initiatrice de l’édition électronique du Catalogue des papyrus littéraires grecs et latins du CEDOPAL (Mertens-Pack3), elle a créé la collection des Cahiers du CEDOPAL et celle des Papyrologica Leodiensia.

    Antonio Ricciardetto est chargé de recherche au CNRS, rattaché à l’UMR5189 HiSoMA (Lyon). Soutenue à l’Université de Liège, sa thèse de doctorat a porté sur des papyrus documentaires grecs de médecine. Poursuivant des recherches en papyrologie et en histoire de la médecine, il est l’auteur de nombreuses publications dans ces domaines, dont une édition de l’Anonyme de Londres, un papyrus médical grec du Ier siècle apr. J.-C. (Liège, 2014 ; Paris, 2016).

  • Polythéisme et paysages onomastiques

    Sylvain LEBRETON

    Dans le cadre de leurs cultes, les dieux et les déesses des Grecs reçoivent des épithètes dont le nombre et la diversité participent du caractère fondamentalement polythéiste du système religieux hellénique. Au cœur de cette richesse onomastique, qui caractérise nombre de divinités, Zeus est incontestablement le mieux doté, quantitativement aussi bien que qualitativement. Une telle abondance de dénominations constitue dès lors un moyen d'accès à une meilleure connaissance de la morphologie de Zeus, tout autant qu’un défi à sa cohérence en tant que puissance divine. C’est notamment le cas à Athènes, dont la documentation, un peu moins lacunaire qu’ailleurs, permet un examen systématique et contextualisé de l’ensemble des épithètes cultuelles du dieu. Une telle étude rend compte tant de la pluralité des domaines d’intervention de celui qui est entre autres 'Au-sommet’ (Epakrios), ‘Des-bornes’ (Horios), ‘Des-biens’ (Ktèsios) ou ‘Olympien’ (Olumpios), que de la multiplicité des logiques à l’œuvre dans ses modes d’action. Elle témoigne également de la place structurante de Zeus au sein du panthéon d’une cité dominé par Athéna, dont la position tutélaire est indéniablement soutenue par le déploiement des fonctions de son père.

     
  • Kernos 37

    90,00 

    Éditorial

    Actes du XVIe colloque international du CIERGA (partim) Des dieux, des jeux – et du hasard ?

    Vinciane PIRENNE-DELFORGE, Tychè en famille : généalogies et profil divin (Résumé/Abstract) Paulin MAILLARD, Aux origines des attributs de Tychè (Résumé/Abstract) Marco VESPA, Un tripot dans le sanctuaire ? Les skirapheia et le culte d’Athéna Skiras : une construction savante d’époque impériale (Résumé/Abstract) Véronique DASEN, Athéna en jeu. Actualité des débats antiquaires du XIXe siècle sur une partie de Pente Grammai dans la céramique grecque (Résumé/Abstract)

    Dossier : La notion de « polis-religion » à l’épreuve des normes et de l’autorité religieuse

    Vinciane PIRENNE-DELFORGE, Antoine CHABOD, En guise d’ouverture Carmine PISANO, The polis-religion in the mirror of exousia: sources of authority in Greek ritual norms (Résumé/Abstract) Paulin ISMARD, Des cultes en partage : les acteurs de la polis-religion (Résumé/Abstract) Antoine CHABOD, Ni magistrat, ni prêtre ? Les énonciateurs des lois entre normativité civique et pratiques rituelles en Grèce archaïque et classique (Résumé/Abstract) Emily KEARNS, ‘Learning my instructions, Orestes…’: who authorises worship in the Greek world? (Résumé/Abstract) Robert PARKER, Dionysus and polis religion (Résumé/Abstract) Nicole BELAYCHE, Autorités sacerdotales et expériences religieuses individuelles en Anatolie d’après des objets-stèles inscrits (Résumé/Abstract) Paul COURNARIE, La religion de l’appartenance. Normes rituelles, autorité et société dans les cérémonies d’accueil de l’époque hellénistique (Résumé/Abstract) Francesco MASSA, La polis-religion dans l’Antiquité tardive : une notion pertinente pour l’empire romain du IVe siècle de notre ère ? (Résumé/Abstract)

    Varia

    Roy VAN WIJK, Take me to the River: Sanctuaries, Connectivity, and Genealogy in Southern Boiotia and Euboia (800–300 BCE) (Résumé/Abstract) Evan VANCE, Apollo Patroios on Aegina (Résumé/Abstract) Kyle MAHONEY, The Arcadian Nymph Anthrakia and the Lignite Deposits of the Megalopolis Basin (Résumé/Abstract) Chris ATKINS, In a Dark and Glistening Land: Ritual Hexameters, Curse Tablets, and Sacred Rites in Classical Sicily (Résumé/Abstract)

    Chronique des activités scientifiques

    Epigraphic Bulletin 2021 Chroniques bibliographiques
  • Volume II Crossing Boundaries This book is the second in a series of volumes designed to provide a detailed overview of the New Kingdom hieratic materials preserved in various museums and public collections around the world. Each volume is arranged geographically and proceeds in alphabetic order—continent by continent and country by country. Volume 2 contains overviews (and case studies) of 13 European museums and collections, including the French National Library (BnF, Paris), the Louvre (Paris), the Museo Egizio (Turin), the Rijksmuseum van Oudheden (Leiden), and the Vatican Museums. The endeavour is directly connected to the interdisciplinary project Crossing Boundaries: Understanding Complex Scribal Practices in Ancient Egypt, a joint venture of the University of Basel, the University of Liège, and the Museo Egizio (Turin). Since 2019, the Crossing Boundaries project has targeted the rich papyro­logical materials from the village of Deir el-Medina (c. 1350–1050 BCE) held in the Museo Egizio, seeking to enhance our understanding of the scribal practices that lie behind the production of the texts from this community. The driving methodological motto of Crossing Boundaries has been to adopt a contextualized approach to these written documents. As progress was made on the Deir el-Medina materials, the need to develop a clearer picture of all the ­hieratic texts available from the same period quickly became evident, which is met by the present publication. Table des matières L’ouvrage complet est disponible en open access à l’adresse suivante : https://doi.org/10.25518/978-2-87562-432-1
  • Sous la direction de Valérie HENRY, Germain SIMONS et Dominique VERPOORTEN L’ouvrage présente différents obstacles qui empêchent, freinent ou… déclenchent l’apprentissage. Dans une perspective résolument constructive, il fournit des pistes pour mieux comprendre et aborder cet enjeu central du métier d’enseignant et de formateur. La première partie de l’ouvrage analyse des obstacles relatifs à l’interaction entre l’apprenant et le savoir. Ces « obstacles épistémologiques » (Bachelard, 1938) ou ces « bottlenecks » (Pace, 2017), inhérents à la construction de l’expertise disciplinaire, représentent des enjeux didactiques majeurs. La deuxième partie se penche sur des obstacles relatifs à l’interaction entre l’enseignant et l’apprenant, qui mettent en évidence l’activité enseignante et ses conséquences sur l’apprentissage. La troisième partie cible des obstacles dont la saisie doit s’envisager dans l’interaction avec un contexte spécifique. Ancré tant dans les didactiques disciplinaires que dans les sciences de l’éducation, l’ouvrage offre des contributions américaines, belges, brésiliennes, canadiennes, françaises, suisses qui abordent tous les niveaux d’enseignement, du primaire à l’enseignement supérieur. Il intéressera chercheurs en éducation, formateurs d’enseignants, concepteurs de prescrits (référentiels, programmes) et auteurs de manuels.
  • Sous influence

    30,00 
    Avec Jean-Pierre Bertrand édité par Laurent DEMOULIN, Justine HUPPE, François PROVENZANO et Denis SAINT-AMAND « Je voudrais également terminer en disant qu’il y a certes pour moi dans cette question de l’influence de l’intérêt intellectuel, littéraire, philosophique, vous ­l’aurez deviné. Mais il y a peut-être aussi de l’intéressement psychologique, affectif, social aussi (comprenne qui pourra) : c’est que l’influence — et la littérature nous l’enseigne au mieux — touche à notre identité, à ce dont nous sommes faits, à ce qui nous constitue au cours d’une existence, à savoir ce mixte et cette pluralité de voix qui parlent en nous, d’images qui nous façonnent, de conduites qui nous construisent, de modèles qui nous habitent. Occasion pour moi de saluer quelques-uns parmi vous ici présents qui ont immanquablement joué ces rôles d’influenceurs, qu’ils soient parents, amis, professeurs, collègues. » C’est par ces mots que, le 7 mars 2019, Jean-Pierre Bertrand terminait sa leçon inaugurale à la Chaire Francqui décernée par l’université de Namur, et consacrée à « L’influence en littérature », le grand chantier de recherche qu’il ouvrait alors. Son décès inopiné, en mars 2022, a laissé ce projet inachevé et nous a plongés dans un état de tristesse et de sidération. Ce volume voudrait rendre hommage à Jean-Pierre Bertrand et poursuivre ses réflexions, en reprenant avec lui les idées et les manières de faire auxquelles il nous a fait tenir. Les contributions ici rassemblées proviennent de collègues et d’ami·es qui l’ont connu, et ont voulu cultiver son influence. Sous forme d’influx, en s’inspirant de ses hypothèses de travail pour les mettre à l’épreuve de nouveaux terrains. Sous forme de reprises, en essayant de prolonger des pistes qu’il a ouvertes. Sous forme d’échos, en renouant les liens humains, toujours vivants, qui rendent son travail si personnel, et si attachant.
  • édité par Pierre OUTERS, Germain SIMONS et Anne-Catherine WERNER Cet ouvrage collectif a été réalisé en hommage à Daniel Delbrassine, chargé de cours honoraire dans les domaines de la didactique du français langue première et de la littérature pour la jeunesse à la faculté de Philosophie et Lettres de l’université de Liège. Le volume est divisé en deux parties. La première reprend huit textes rédigés par des collègues de Daniel, témoignages d’un ordre plus personnel qui démontrent le caractère riche et diversifié de la carrière et de la personnalité de celui-ci. La seconde partie propose dix contributions à vocation scientifique, en lien avec les centres d’intérêt professionnels de Daniel, ce qui explique la sous-division de cette partie en deux chapitres. Le premier est consacré à la littérature pour la jeunesse et le second à différentes didactiques disciplinaires : la didactique du français langue première, de l’histoire, de la philosophie et des langues modernes, disciplines que Daniel a côtoyées tout au long de sa carrière et pour lesquelles il a manifesté un vif intérêt.
  • Articles – Artikels Arnaud Amilien, Quand les motifs mythiques soulignent l’évolution d’un personnage. Le cas de Cyrus chez Hérodote Miriam A. Valdés Guía, El juicio por el Ática: Cecrópidas, Thriai y el voto femenino en Atenas arcaica Christian San José Campos, Ptolemy I and the West. Exemplifying an Unfinished Policy and the Creation of the Western Clause in Alexander’s Hypomnemata Paola Dardano, Strategie di traduzione nei testi biblici. I genitivi assoluti greci nelle traduzioni latine dei Vangeli Georgios Vassiliades, “Don’t Call Me a Monarch!” Truth and Authority in Tiberius’ recusatio imperii (Tacitus, Annales I, 7–13) Simon Lambert, Entre Μάρκος (Ἀντωνῖνος) ὁ φιλόσοφος et Divus Marcus. Étude de l’évolution de l’image posthume de Marc Aurèle et de la (re)construction du souvenir d’un philosophe Jean-Yves Strasser, L. Egnatius Victor Lollianus, de Sardes à Athènes et Nicomédie Mélanges – Miscellanea – Short Notes Marco Gemin, Animali selvaggi e fantastici nel Politico di Platone Fulvio Beschi, Nota a Ov., Am. I, 6, 23 Comptes rendus – Recensies – Book Reviews
  • Actes du colloque en l'honneur du 120e anniversaire de la naissance de Georges Simenon, dans le cadre du festival Le Printemps de Simenon, 8-10 mars 2023 Jean-Louis DUMORTIER (éd.)

    Printemps 2023. Liège fête le cent-vingtième anniversaire de la naissance de Simenon et l’Université s’associe aux festivités en organisant, sous la direction du professeur Benoît Denis, un colloque consacré à l’actualité d’un des romanciers majeurs du XXe siècle. Simenon a cessé d’écrire de la fiction à l’époque où s’opérait une mutation culturelle de grande ampleur, dont les manifestations affleurent dans ses derniers romans, mais la plupart de ses  histoires sont imprégnées par un esprit du temps aujourd’hui révolu. Cependant l’intérêt pour son œuvre faiblit beaucoup moins que celui que l’on prête à bon nombre de ses illustres contemporains. Cela tient, bien sûr, à un art de raconter de plus en plus dépouillé, concentré et tendu, propre à plaire à un lectorat friand d’une narration sans « graisse », elliptique, marquée au coin de la fatalité et laissant au lecteur une grande marge d’interprétation. Simenon a laissé une discrète descendance littéraire, mais ses émules ont le soin d’éviter que sa statue leur fasse trop d’ombre. La pérennité de son succès tient notamment à la célébrité du personnage du commissaire Maigret, très vite associé à la personne de son créateur, mais l’intérêt va grandissant pour la part de l’œuvre — quantitativement la plus importante — qui ne relève pas de la littérature « de genre ». L’actualité de Simenon tient aussi aux traductions et aux adaptations de ses romans dans maints pays et sous diverses formes artistiques, auxquelles s’ajoutent aujourd’hui des entreprises inédites de promotion muséographique : de très nombreux « passeurs » contemporains, moins soucieux d’une fidélité à la lettre des histoires que d’un rendu d’atmosphère ou de mentalité, trouvent dans la fiction simenonienne une source d’inspiration qui ne semble pas près de tarir.

    Jean-Louis DUMORTIER, professeur ordinaire honoraire de l’université de Liège, a dirigé de 1999 à 2014 le service de Didactique du français. Actuel directeur de la revue Traces, il a consacré à Simenon, entre 1985 et aujourd’hui, une vingtaine d’articles et trois livres.

  • Avant Hergé

    45,00 
    Étude des premières apparitions de bande dessinée en Belgique francophone (1830–1914) Frédéric PAQUES La plupart des livres traitant de l’histoire de la bande dessinée belge ne font que survoler rapidement l’époque pré-hergéenne. Partant de ce constat, le présent ouvrage dresse un état des lieux de la production d’art séquentiel entre 1830 et 1914 en Belgique francophone. Qui en étaient les éditeurs et créateurs ? À qui était-elle destinée ? Quelles en étaient les caractéristiques ? Et, en définitive, une « école belge » de bande dessinée existe-t-elle avant Hergé ? Pour répondre à ces questions, ce livre envisage les productions belges francophones dans leur diversité : du premier album édité en Belgique, Le Déluge à Bruxelles, aux planches satiriques de Félicien Rops, des pages politiques parues dans la gazette bruxelloise Les Corbeaux aux scénettes absurdes de jeunes artistes liégeois dans Caprice-Revue, des publicités narratives des magazines nationaux aux blagues enfantines de l’imagerie populaire Gordinne. Dans ce flot d’images, quelques auteurs se distinguent par leur maîtrise, leur originalité ou l’abondance de leur production, comme Auguste Donnay, Henri Cassiers, Victor T’Sas ou Georges Ista.
  • Ludic Images from Ancient Greece Véronique DASEN

    For two centuries, from the middle of the 6th century to the end of the 4th century BCE, hundreds of scenes of play were depicted on Attic and South Italian vases. They bring to life warriors, children, girls and boys enjoying a large variety of ludic activities—boardgames, ball games, hoop games, spinning tops and swings. This book explores how the experience of play can shed new light on the dynamics of Archaic and Classical Greek society, its norms, values and imagination. Vase-painters offer us a different way of thinking about youth, love, life passages, competition, performance, with a particular relation to luck and risk. This journey through ludic images begins in the Archaic period, with the depiction of two soldiers, heavily armed, relaxing in war, demonstrating their complicity, wisdom and strategic skills by playing a boardgame. It ends with children's entertainment in a festive setting in the late 5th and early 4th centuries BCE. Throughout this period, vase-painters praise the physical beauty of young men training to be the best in the gymnasium and of girls competing or exercising their agency to propitiate the gods for a happy wedding.

    This lavishly illustrated volume is based on the research carried out in the ERC Advanced Grant project Locus Ludi. The Cultural Fabric of Play and Games in Classical Antiquity, supported by the European Research Council. Véronique DASEN is Professor of Classical Archaeology at the University of Fribourg (CH) and member of the AnHiMA Centre in Paris (UMR 8210). Her research focuses on the anthropology of images and material culture in the Greek and Roman worlds.
  • Trois enquêtes Denis SAINT-AMAND De Madame de Genlis à Éric Chevillard, en passant par Balzac, les frères Goncourt ou Nathalie Sarraute, les écrivains mettent souvent le monde littéraire au centre de leurs fictions, actualisant des motifs tels que les découragements du jeune poète à la recherche d’un éditeur, les jalousies des pairs ou l’angoisse de la page blanche. Pariant sur le fait que ces récits contiennent un savoir spécifique sur l’activité littéraire et sur les conditions qui la rendent possible, le Groupe de Recherche sur les Médiations Littéraires et les Institutions (le Gremlin) a lancé et animé le projet de recherche « Figurations romanesques du personnel littéraire en France, 1800–1945 ». Cet essai témoigne des possibilités offertes par la base de données réalisée dans ce cadre, à la faveur de trois enquêtes liées à des questions qui se sont présentées durant cette recherche collective : la première porte sur la figuration des femmes de lettres au XIXe siècle, la deuxième sur les œuvres imaginaires (ces projets plus ou moins aboutis de livres dans le livre), la troisième sur les romans de l’échec littéraire.
  • L’envoi en possession en droit romain classique Adrian HÄUSLER Assurer la conservation de biens, faire pression sur un citoyen récalcitrant, punir un certain comportement, permettre l’exécution d’une prétention, voilà autant d’objectifs poursuivis par l’envoi en possession (missio in possessionem), une mesure emblématique du droit prétorien. Le présent ouvrage offre la première investigation complète sur une institution jusqu’ici souvent traitée de façon marginale dans la littérature juridique. D’abord conçue comme une saisie provisoire du patrimoine du débiteur dans le cadre de l’exécution forcée, la funeste mesure s’est assouplie et a investi l’ensemble de l’ordre juridique romain dans des domaines aussi variés que les droits des successions, de la famille ou du voisinage. Le recensement d’un large panel de sources, parfois regrettablement lacunaire, permet à l’auteur d’apporter un éclairage nécessaire sur l’existence et les modalités des différentes causes d’envoi en possession fixées ou non dans l’édit du préteur. À cet égard, une nouvelle reconstruction de portions de l’édit perpétuel se voit proposée. L’évolution de la terminologie juridique, la procédure applicable, les conséquences pour le débiteur ainsi que le régime de droits et d’obligations liant les parties durant l’envoi en possession font également l’objet d’une analyse approfondie. L’examen démontre que, malgré une grande diversité de cas d’application due au développement de la législation prétorienne et à la créativité des jurisconsultes, l’envoi en possession a maintenu un caractère uniforme en droit romain classique et constitue une institution fondamentale pour le fonctionnement de l’édifice judiciaire romain.
  • Zoé PITZ

    En Grèce ancienne, le sacrifice d’un animal domestique avait une portée alimentaire, mais était surtout un acte rituel destiné à interagir avec le monde supra-humain. Dans le cadre de sacrifices offerts par des particuliers, le choix de l’animal était généralement laissé au sacrifiant en fonction de ses moyens financiers. En revanche, pour les sacrifices accomplis dans le cadre de cultes officiels et publics, la sélection de l’animal faisait l’objet d’une réglementation stricte. Les normes rituelles constituent un corpus particulièrement adapté à l’étude des associations rituelles entre dieux et animaux : ces inscriptions produisent en effet de nombreuses prescriptions concernant les caractéristiques des animaux offerts en contexte public, comme leur espèce, leur sexe, leur âge, et même parfois leur couleur. Cependant, les règlements cultuels ne disent rien du fondement de ces choix. Quels étaient dès lors les critères qui justifiaient la sélection d’un animal plutôt qu’un autre pour une divinité donnée ? Cette question se trouve au cœur de l’ouvrage, qui entend ainsi contribuer à une meilleure compréhension des pratiques sacrificielles grecques à l’échelle panhellénique, mais aussi locale.

    Table des matières (PDF)
  • Despentes et la destruction de l’identité Louis-Thomas Leguerrier

    Ce livre aborde l’omniprésence du punk rock dans les romans de Virginie Despentes afin de montrer comment ceux-ci partent de la représentation du punk en tant que phénomène culturel et genre musical pour aboutir au punk en tant qu’expérience du langage, en tant que manifestation dans le langage de cette expérience que j’appelle la « destruction de l’identité ».

    Cette transposition d’une expérience musicale sur le langage et la production littéraire est analysée à partir de la figure du chantier littéraire, tirée du livre éponyme de Monique Wittig. Le chantier, cet espace où les choses existent à l’état de matériel pas encore formé, désigne ici une capacité à approcher le langage comme un matériel flexible, malléable, qui permet de déformer ce qui, dans tout discours, se présente comme déjà formé. C’est à partir de cette figure du chantier littéraire qu’est pensée, dans un premier temps, ce qui constitue le fond de la punk rock théorie, à savoir la conception du punk comme langage de la destruction. Le mot « punk », dans le chantier où travaille Despentes, se voit non seulement dépouillé de sa signification conventionnelle, il nomme aussi le projet consistant à envisager chaque chose à l’aune de la destruction du sens qu’on lui assigne habituellement.

    Le premier chapitre, « Dans le chantier de Virginie Despentes », explore les affinités entre la production esthétique de Despentes et cette figure du chantier littéraire. Les trois chapitres suivants déclinent ensuite les modalités par lesquelles le punk, chez Despentes, se fait langage de la destruction : la fluidité, la dichotomie et la révélation. Si la modalité de la fluidité met en scène la pacification (toujours provisoire et à refaire) des conflits et le brouillage des catégories identitaires au sein de l’espace utopique et sans contours ouvert temporairement par le punk, la modalité de la dichotomie se réalise dans le déploiement d’une langue où résonnent les sonorités de la lutte de classe et de l’affrontement entre des oppositions tranchées. La modalité de la révélation, qui concerne la réception individuelle et collective du punk comme expérience extrême, manifeste quant à elle l’axe vertical et transhistorique qui permet de propulser les modalités de la dichotomie et de la fluidité sur l’axe horizontal de l’histoire. Dans l’éclair d’une révélation qui fait table rase des identités, le punk tel que le conçoit Despentes donne accès ici et maintenant à une expérience préfigurant un nouveau contrat social, au sein duquel le fait de passer outre les catégories identitaires ne serait plus aveuglement devant la violence du monde, mais jubilation de la fluidité retrouvée dans un monde submergé par la puissance du King Kong de Despentes, qui représente le « chaos d’avant les genres […], au-delà de la femelle et au-delà du mâle, à la charnière entre l’homme et l’animal, l’adulte et l’enfant, le bon et le méchant, le primitif et le civilisé, le blanc et le noir (Despentes, King Kong théorie, 120-122) ».

    Louis-Thomas Leguerrier vit et enseigne la littérature à Montréal. Il a publié Entre Athènes et Jérusalem : Ulysse au XXe siècle, aux éditions Hashtag en 2019. Punk rock théorie est son deuxième livre.

  • La Questure

    49,00 
    Histoire d’une magistrature de la République romaine (264–27 av. J.-C.) Grégory Ioannidopoulos La vision traditionnelle de la questure, magistrature romaine dont les titulaires sont supposés n’avoir exercé que de basses fonctions financières et techniques, est toujours tributaire du désintérêt avec lequel les auteurs anciens en ont traité. Cette opinion fut encore renforcée par l’interprétation, à la fin du XIXe siècle, de Theodor Mommsen dans son maître ouvrage, Le Droit public romain (Römisches Staatsrecht) : jeunes gens sans envergure ni expérience, les questeurs n’auraient été que les auxiliaires d’autres magistrats, en premier lieu des consuls. Ainsi s’expliqueraient leur subordination et l’hétérogénéité, pour ne pas dire la confusion, de leurs fonctions. Depuis quelques décennies cependant, les institutions de l’Antiquité, notamment de la République romaine, ont fait l’objet d’un vaste mouvement de révision, dans une approche plus souple, aussi sensible aux évolutions et aux ruptures qu’aux permanences. Seule, ou presque, manquait encore au tableau la questure. Cet ouvrage s’inscrit dans cette vision contemporaine résolument diachronique, et a pour objectif de revoir la place de la magistrature à l’époque républicaine. La première partie porte sur la définition de la questure : à côté des aspects institutionnels (conditions d’éligibilité, place dans l’ordre républicain, entrée en fonction, etc.), on y trouvera l’étude lexicale de la titulature des questeurs. Ce travail était nécessaire, car jamais aucun exposé exhaustif étudiant, en contexte, la variété de leurs titres, n'a été réalisé à ce jour. L’apport de la riche tradition linguistique liégeoise en matière de bilinguisme gréco-latin fut ici mis à profit pour éclairer l’histoire à l’aune des textes. Ce souci philologique constitue d’ailleurs une des trames essentielles de cet ouvrage de prime abord historique. Le réexamen des fonctions des questeurs, dans la seconde partie, amènera la révision de l’interprétation que Theodor Mommsen avait donnée d'une charge qui, après deux siècles d'évolution (IIIe–Ier s. av. J.-C.), constituait un rouage essentiel des institutions du dernier siècle de la République, et assurait aux futurs dirigeants romains une formation diversifiée au contact des réalités du pouvoir. Grégory Ioannidopoulos est docteur en Langues et Lettres (2019) et collaborateur scientifique de l’université de Liège. Dans le cadre de ses recherches de thèse, il a notamment publié une contribution sur M. Aemilius Scaurus et P. Plautius Hypsaeus : Pompée et ses questeurs entre 67 et 61, mais également, en collaboration avec Alejandro Díaz Fernández, La questure sous les triumvirs et sous Auguste : transition d’une magistrature de la République au Principat.  
  • Roman noir et mémoire Álex Martín Escribá

    Ceci est un livre d'entretiens. Au nombre de onze, ils ont été menés auprès d’écrivains et de spécialistes de renom, des Français pour la plupart, ce qui ne doit rien au hasard. En effet, la France est non seulement un pays avant-gardiste en matière de roman noir en Europe, mais aussi une référence pour ce qui est des études théoriques, essentielles pour comprendre l’accueil fait aujourd’hui à ce type de littérature en Espagne.

    Sous le titre d’Interrogatoires, nous vous proposons des conversations agréables et détendues, mais aussi rigoureuses et exhaustives, qui intéresseront tout autant le public spécialisé que les passionnés du genre. Elles permettent notamment d’analyser les liens historiques qui existent entre roman noir et mémoire, mais aussi d’autres sujets comme les collections littéraires, les terminologies, les mouvements et les auteurs.

    Cet essai, construit à base de questions et de réponses, vise à montrer comment ce genre narratif réaliste et critique — comme le dirait Raymond Chandler — a été et reste un excellent vecteur d’investigation des problèmes de notre société.

    Àlex Martín Escribà (Barcelone, 1974) est professeur de Langue et Littérature catalanes et codirecteur du Congrès « Roman et Cinéma noirs » à l’université de Salamanque (Espagne). Essayiste et critique littéraire, c’est un spécialiste du roman noir. Depuis 2012, il dirige la collection « crims.cat » de la maison d’édition Clandestina.

  • Droit romain John Scheid, Imperium, ius et religiones. Pouvoir, droit et obligations religieuses dans la Rome antique Wim Decock, Usus theologicus pandectarum. Roman Law in Early Modern Christianity Elio Dovere, Intellectus fidei e ricerca storico-giuridica Jonatan Gebhardt, Christlich motivierte Kalumnieneide? Studien anhand von Just. C. 2.58.2.pr.‒1 und § 6‒8 (531) Anna Novitskaya, Ius dicere und verba praeire. Einige Anmerkungen über die Beteiligung der römischen Priester am Gerichtsverfahren der republikanischen Zeit Marlene Peinhopf, Sacerdos Martis damnatum liberet. Gedanken zu religiösen Normen in den rhetorischen Corpora Jacek Wiewiorowski, Christian symbolism in the insignia of the Notitia Dignitatum Federica Bertoldi, La cretio nelle fonti romane Michael Binder, Zur optionalen exceptio doli bei wechselseitigen Klagemöglichkeiten Stefan Schmatzberger, „Pyrrhussieg“ apud iudicem? Sachverlust trotz erfolgreicher Klage Droit chinois Geoffrey MacCormack, Offences Committed by Buddhists in Tang and Pre-Tang China (ca 300–907 CE). A Contribution to the Discussion of the Legal Relationship between the Buddhist Church and the Chinese State Chroniques Chronique de la rencontre de Budapest Gergely Deli, A Fresh Take on Roman Law, or New Perspectives on Certain Disputed Fragments Thomas Finkenauer, The Study of Roman Law in Germany András Földi, Reflections on the Mission (“Beruf”) of Romanists of our Time Aleksander Grebieniow, Teaching Roman Law in the 21st Century. Some Remarks from Warsaw Aldo Petrucci, Roman Law in the 21st Century. The Experience of the University of Pisa Javier Rodríguez Diez, Roman Law, ius commune and the Civil Code of Andrés Bello. Methodological Notes for Tracing the Sources Philipp Scheibelreiter, Gedanken zur Methode des Unterrichts im Römischen Recht in Österreich Philip Thomas, A Romanist Dilemma: Adapt or die? Jean-François Gerkens, The 80th Anniversary of the SIHDA on its 75th International Conference Francesco Saverio Tavaglione, Chronique de la 75e session de la Société Internationale Fernand De Visscher pour l’Histoire des Droits de l’Antiquité à Bruxelles XIIIe Prix International de droit romain Gérard Boulvert Ouvrages reçus par la direction
  • Selected Papers of Robert PARKER

    Robert Parker, Wykeham Professor emeritus of Ancient History at Oxford, is one of the leading contemporary experts on ancient Greek religion, as demonstrated by the various monographs he has published on the subject. Alongside books such as Polytheism and Society at Athens (2005), On Greek Religion (2011) and Greek Gods Abroad (2017), he has written dozens of articles that enrich his contribution to this field of study. The most important of them are here collected, with an updated afterword when necessary. The four headings that divide them up bear witness to their author’s ongoing concerns: Religion and Society, Divination, Sacrifice, and the close relationship between Gods and their Names. The collection ends with the outrageous ‘small god’ Priapos, who stood in image form in gardens and threatened thieves with a dire punishment inflicted by his giant phallos.

    Table des matières (PDF)
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